Rugbyman tué devant une discothèque en Ardèche: deux suspects interpellés dans le Sud
Deux hommes âgés d'une vingtaine d'années, dont le tireur présumé, ont été interpellés dans le sud de la France dans le cadre de l'enquête sur la mort d'un rugbyman de 22 ans, tué vendredi lors d'une fusillade devant une discothèque ardéchoise.
A la veille d'une marche blanche en hommage à la victime, Nicolas Dumas, organisée dans la ville de son club de rugby Romans-sur-Isère (Drôme), le parquet de Privas a confirmé les deux arrestations réalisées lundi soir.
"Le tireur présumé, âgé de 20 ans, a été interpellé dans les Bouches-du-Rhône à 18H25 (lundi) soir" et "le présumé complice, âgé de 23 ans, connu de la justice, conducteur du véhicule" a été arrêté deux heures plus tard dans le Vaucluse, indique le parquet dans un court communiqué publié sur X.
Selon des sources concordantes, ces interpellations ont eu lieu respectivement à Marseille, dans la cité de la Bricarde dans les quartiers nord de la ville, et Cavaillon.
L'enquête est désormais entre les mains de la Juridiction interrégionale spécialisée (JIRS) de Marseille.
Vers 02H55 vendredi, alors que de nombreuses personnes célébraient une soirée d'Halloween dans la discothèque le Seven à Saint-Péray (Ardèche), un individu encagoulé et vêtu de noir a tiré plusieurs coups de feu en direction de la file d'attente de l'établissement dans lequel se trouvaient près de 800 personnes, dont beaucoup également vêtues de noir.
Blessé à la tête, le jeune homme a été transporté en urgence absolue au centre hospitalier de Valence, avec un pronostic vital engagé, avant de décéder samedi.
Sa mort, un an après le meurtre du jeune Thomas, 16 ans, tué lors d'un bal à Crépol (Drôme), a particulièrement ému dans leur club de rugby commun, le Rugby Club Romans-Péage, qui a annoncé une marche blanche en son hommage mercredi à Romans-sur-Isère.
D'après le récit d'un vigile aux enquêteurs, l'auteur des tirs est arrivé à pied, en "marchant calmement les mains dans les poches, avant de sortir une arme de poing, apparemment de petit modèle" et de tirer une première fois à une quarantaine de mètres de la file d'attente.
Plusieurs témoins évoquent quatre ou cinq tirs au total.
Un projectile s'apparentant à du calibre 9 mm a été retrouvé à l'intérieur d'un véhicule Golf stationné sur le parking de la discothèque, après avoir brisé la vitre de la voiture, selon le parquet de Privas.
Une cliente ainsi qu'un vigile de l'établissement, se trouvant également près de la file d'attente, ont été blessés plus légèrement au niveau des jambes.
La direction de la discothèque a exprimé "ses profondes et sincères condoléances" à la famille de la victime et ses proches, ainsi que son soutien aux personnes blessées, par l'intermédiaire de leur avocat Me Ivan Flaud, dans un communiqué.
Silencieuse jusqu'à présent "par respect pour la mémoire de Nicolas et la douleur de sa famille", elle intervient toutefois "à la lumière de fausses informations véhiculées chez certains médias".
La direction, qui prévoit de se constituer partie civile selon l'avocat, "dément catégoriquement le lien qui est parfois fait avec un quelconque trafic de stupéfiants et l'établissement", indique-t-elle.
Un lien possible entre le trafic et la fusillade avait un moment été évoqué par une source policière.
Ch.Mayr--MP