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En Corée du Sud, le désespoir gagne les proches de victimes du crash
En Corée du Sud, le désespoir gagne les proches de victimes du crash / Photo: JUNG YEON-JE - AFP

En Corée du Sud, le désespoir gagne les proches de victimes du crash

Des cris, des pleurs et le désespoir. Au lendemain du crash meurtrier d'un avion de la compagnie Jeju Air en Corée du Sud, les proches des 179 victimes sont suspendus aux annonces d'identification des défunts, rendue laborieuse par l'ampleur de la catastrophe.

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Sur le tarmac de l'aéroport de Muan (sud-ouest), des débris tâchés de sang sont encore éparpillés près de la carlingue incendiée, dont s'échappe toujours des relents de combustion. Plus loin, soldats et secouristes ont étendu leurs zones de recherche jusqu'aux champs alentours, tout à leur tâche de retrouver des restes humains.

Grâce aux empreintes et aux tests ADN, les autorités ont identifié 146 des 179 disparus et s'acharnent à collecter tout ce qui pourrait permettre d'identifier les autres.

"Je vous adresse mes plus plates excuses (...) mais les corps sont extrêmement endommagés", a déploré lundi un responsable auprès des familles, réunies dans les salons de l'aéroport.

"Il y a de nombreux cas où les bras et les jambes ont été sectionnés", a-t-il poursuivi, récoltant en guise de réaction des cris d'horreur et de choc.

"Nous estimons que nous pourrons reconstituer 80 à 90% des corps en dix jours", a-t-il ajouté.

Si elles disent comprendre la lenteur inhérente à l'identification des dépouilles, les familles désespèrent de pouvoir organiser les funérailles et de vivre leur deuil comme il se doit.

"Nous voulons que les autorités nous rendent nos proches même s'il n'y a que 80% de leurs corps", dit à l'AFP Park Han-shin, qui représente les familles.

"La température augmente rapidement même si nous sommes en hiver, ce qui pourrait mener à une décomposition rapide", affirme-t-il, appelant les autorités à mettre à disposition davantage de conteneurs réfrigérés.

- "Coeur brisé" -

L'abattement et l'impatience tendent à tourner aux accès de colère, plus de 24H après le drame, la pire catastrophe aérienne sur le sol sud-coréen de l'histoire de ce pays.

Des images partagées sur les réseaux sociaux montrent des familles hurler sur le PDG de la compagnie Jeju Air, Kim E-bae, critiqué pour être venu les voir onze heures après l'accident.

Tête baissée, il a dit avoir le "coeur empli de chagrin" et a présenté ses condoléances.

"Ca ne prend qu'1h40 de Séoul pour venir alors qu'avez-vous fait? Qu'espérez-vous en ne venant ici que maintenant?", a crié une personne endeuillée.

"Auriez-vous agi ainsi si on parlait de votre chair et de votre sang?", s'est exclamé une autre.

Le crash à Muan est le premier accident mortel pour Jeju Air.

Séoul a annoncé lancer une "inspection complète" de tous les avions Boeing 737-800 utilisés par des compagnies aériennes du pays tandis qu'un deuil national de sept jours a été décrété.

En dépit de la thèse de la collision aviaire, les critiques se focalisent de plus en plus sur l'architecture de l'aéroport.

Dans une vidéo ayant fait le tour du monde, on voit un avion atterrir sur le ventre, de la fumée s'échappant de ses moteurs, avant de percuter un mur en bout de piste et d'être englouti par les flammes.

"Ca me brise le coeur", souffle Mme Yo, femme au foyer de 71 ans dont le frère était à bord.

S.Schuster--MP