

La dépouille du pape est arrivée à Saint-Pierre pour l'hommage des fidèles
Escortée par des dizaines de cardinaux et des gardes suisses en uniforme chamarré, la dépouille du pape François est arrivée mercredi matin sous les ors de la basilique Saint-Pierre, où les fidèles pourront lui rendre un dernier hommage avant les funérailles de samedi en présence de nombreux chefs d'Etat.
Au rythme des cloches de Saint-Pierre sonnant le glas, une lente procession a accompagné le cercueil depuis la petite chapelle de la résidence Sainte-Marthe, où le pape a vécu depuis son élection en 2013 jusqu'à sa mort, vers la monumentale basilique couronnée par la coupole de Michel-Ange.
Marchant au pas, la procession s'est étirée sur les ruelles pavées du plus petit Etat du monde. Les chants du choeur de la Chapelle Sixtine résonnaient sur le chemin du long cortège.
Le cercueil était porté par des membres du cérémonial du Vatican en costume sombre et encadré par huit gardes suisses armés de hallebardes.
Le pape reposant dans son cercueil porte une mitre blanche et une chasuble rouge, et ses mains enserrent un chapelet.
Après avoir parcouru l'allée centrale de la basilique, le cercueil ouvert en bois clair, capitonné de rouge, a été installé devant le maître-autel de la basilique, lui-même surmonté du monumental baldaquin en bronze du Bernin, chef d'œuvre de l'art baroque tout juste restauré.
- "Homme bon" -
Pendant trois jours, le public pourra défiler devant sa dépouille: mercredi (de 11H00 à 24H00), jeudi (de 07H00 à 24H00) et vendredi (de 07H00 à 19H00).
Mercredi dès l'aube, des centaines de fidèles étaient déjà massés sur la place pour être parmi les premiers à entrer dans le majestueux édifice, qui ne sera pourant accessible qu'à partir de 11H00 (09H00 GMT).
Parmi eux, Anna Montoya, une étudiante mexicaine de 33 ans vivant à Rome, confie à l'AFP qu'elle considérait le pape comme "un membre de sa famille"
"Je devais venir, j'avais l'impression de le connaître, c'était un homme bon", ajoute la jeune femme, qui porte une croix en or autour du cou.
Des dizaines de milliers de fidèles sont attendus pour ce dernier hommage. Après le décès de son prédécesseur Benoît XVI le 31 décembre 2022, 200.000 personnes s'étaient recueillies devant sa dépouille avant son enterrement en présence de 50.000 fidèles.
Pour faire face à cet afflux, les autorités ont déployé diverses mesures: barrières métalliques pour canaliser le flot des visiteurs, distribution de bouteilles d'eau, augmentation de la fréquence des bus desservant le Vatican, et renforcement des contrôles de sécurité aux accès de la place Saint-Pierre, par laquelle on accède à la basillique.
- Têtes couronnées -
Les funérailles de François se dérouleront samedi matin sur la place Saint-Pierre, où devraient converger des centaines de milliers de fidèles.
Comme pour Jean-Paul II en 2005, des dizaines de chefs d'Etat et de têtes couronnées assisteront aux funérailles du chef de l'Eglise catholique, qui se dérouleront sous haute sécurité.
Le président américain Donald Trump a annoncé qu'il viendrait, accompagné de sa femme Melania, malgré les critiques dures et répétées du pape contre sa politique antimigrants.
Le président français Emmanuel Macron et son homologue ukrainien Volodymyr Zelensky entendent également faire le déplacement. En revanche, le président russe Vladimir Poutine, sous le coup d'un mandat d'arrêt de la Cour pénale internationale (CPI), ne prévoit pas de s'y rendre.
La présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen, le président du Conseil européen Antonio Costa, le Premier ministre britannique Keir Starmer et le chancelier allemand Olaf Scholz ont également annoncé leur venue, tout comme le secrétaire général de l'ONU Antonio Guterres.
Le roi Felipe VI et la reine Letizia d'Espagne, Albert II de Monaco et son épouse Charlène seront aussi présents.
A l'issue de la messe qui débutera à 10H00 locales (08H00 GMT), le cercueil sera transféré à la basilique Sainte-Marie-Majeure dans le centre de Rome, dédiée à la Vierge, où le pape sera enterré conformément à sa volonté.
La Pologne, pays à tradition catholique, observera un jour de deuil national le jour des funérailles, tandis qu'en Italie il a débuté mardi et durera jusqu'à samedi.
- "Il ne souffre plus" -
Le décès du chef des 1,4 milliard de catholiques a fait affluer des centaines de journalistes des quatre coins du monde à Rome. Les drapeaux jaune et blanc du Saint-Siège ont été mis en berne et une nouvelle prière publique a été organisée mardi soir place Saint-Pierre.
Croisée en début de soirée sur cette place entourée de la fameuse colonnade du Bernin, une religieuse mexicaine, Maria Guadalupe Hernandez Olivo, confesse que pour elle ce choc a été "très dur", même si le pape "se trouve dans un lieu meilleur et ne souffre plus". "Dieu seul sait qui sera son successeur", ajoute-t-elle.
Déjà affaibli par une sévère pneumonie, le premier pape sud-américain et jésuite de l'Histoire, sorti de l'hôpital le 23 mars, avait multiplié les apparitions publiques ces derniers jours en dépit de l'avis des médecins lui ayant prescrit un strict repos de deux mois.
P.Walsh--MP