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Cannes: Serebrennikov présente sa créature "Limonov" et Costner sa saga western
Cannes: Serebrennikov présente sa créature "Limonov" et Costner sa saga western / Photo: Valery HACHE - AFP

Cannes: Serebrennikov présente sa créature "Limonov" et Costner sa saga western

Cannes découvre dimanche le film en compétition du Russe en exil Kirill Serebrennikov, biopic rock sur les 1.000 vies du trublion de la politique russe Edouard Limonov, la saga western de Kevin Costner ruiné pour la produire et enfin un film d'horreur féministe avec Demi Moore.

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"Limonov, la ballade" est l'adaptation du roman d'Emmanuel Carrère, qui a fait découvrir au public ce personnage inclassable, mi-ombre mi-lumière, mort en 2020 à 77 ans.

La performance autour du thème de l'artiste maudit et de l'exil est entièrement portée par le Britannique Ben Wishaw (Q dans James Bond), qui se glisse en anglais avec les r roulés dans la peau du personnage.

"La deuxième fois que j'ai lu le script, je me suis dit: +Oh non, ce mec est vraiment perturbant", a-t-il raconté dans un entretien à Vanity Fair.

Kirill Serebrennikov lui a confié qu'il voyait dans ce film la possibilité d'un "autoportrait".

- Amour-haine -

Considéré comme un des artistes russes les plus audacieux de sa génération, le metteur en scène et réalisateur a profité un temps des faveurs du pouvoir.

Devenu encombrant pour ses positions anti-conservateurs et pro-LGBT, il finit assigné à résidence en 2017. La sentence lui est signifiée en plein tournage de "Leto", présenté à Cannes en 2018.

Le projet Limonov a été entamé dans la foulée. La guerre en Ukraine est encore lointaine mais, en février 2022, le tournage prévu à Moscou s'interrompt et l'équipe se redéploie en urgence en Lettonie.

Le script a évolué pour inclure de plus en plus de messages sur la Russie d'aujourd'hui et d'hier, et le monde russe d'avant si cher à Poutine qui "était un chaos total et en cela follement amusant", dit dans le film Limonov qui entretient un lien amour-haine avec l'URSS.

Dans la soirée, "The Substance" de la Française Coralie Fargeat, un film d'horreur féministe, promet un moment gore avec Demi Moore qui cherche à obtenir grâce à la substance du titre la meilleure version d'elle-même.

- Liberté folle -

Autre film féministe, cette fois-ci hors compétition, celui de la Française Noémie Merlant: "Les femmes au balcon", où elle joue aux côtés de Souheila Yacoub (vue dans "Dune II") et Sanda Codreanu. Une très belle charge contre le patriarcat toxique, tourné avec une liberté folle.

Kevin Costner est venu montrer son bébé pour lequel il a confié à l'AFP avoir dû, comme Francis Ford Coppola, engager sa fortune personnelle, en hypothéquant "sa maison". "Horizon: An American saga", est un western qui veut se décliner en plusieurs volets et que l'acteur a commencé à écrire il y a... 36 ans.

A quasiment mi-parcours de la compétition, de nombreux critiques prédisent un prix à "Emilia Perez" de Jacques Audiard, film hors du commun sur un baron de la drogue mexicain qui change de vie et devient une femme. Voire une deuxième Palme d'or pour son réalisateur.

"Comme une rose qui fleurit au milieu d'un champ de mines, c'est un miracle que +Emilia Perez+ de Jacques Audiard existe", s'émerveille Variety aux Etats-Unis, quand le Guardian au Royaume-Uni salue "une histoire totalement invraisemblable (...) portée par une énergie kitsch à la Broadway".

En France, Le Figaro est ressorti enchanté de ce film sur la transidentité qui casse les codes machistes, et prévoit que "cette épopée brûlante vers la rédemption (...) fera bouger les choses".

C.Maier--MP