Münchener Post - Scholz promet d'accélérer les expulsions après l'attentat sanglant de Solingen

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Scholz promet d'accélérer les expulsions après l'attentat sanglant de Solingen

Scholz promet d'accélérer les expulsions après l'attentat sanglant de Solingen

Le chancelier Olaf Scholz a promis lundi "de tout faire" pour accélérer les expulsions de réfugiés illégaux après l'attaque meurtrière de Solingen qui a déclenché un vif débat sur la politique migratoire et sécuritaire à quelques jours d'élections régionales clé.

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L'auteur présumé de cet attentat au couteau, qui a fait trois mort et huit blessés lors de festivités locales vendredi soir, est un Syrien de 26 ans soupçonné de liens avec l'organisation Etat islamique (EI).

Après une cavale de 24 heures, il s'est rendu aux autorités et a déclaré "être responsable" du crime.

Venu se recueillir sur les lieux, le dirigeant allemand s'est engagé à durcir "très rapidement" la législation sur les armes et de "tout faire" pour "expulser ceux qui ne peuvent et ne doivent pas rester en Allemagne".

Il a dit aussi sa "colère" face à cet acte de "terrorisme contre nous tous", dénonçant les "islamistes qui menacent la coexistence pacifique entre nous tous".

Bouquets de fleurs, bougies, messages témoignent de l'émotion qui a saisi la ville de quelque 160.000 habitants située à l'ouest du pays, en Rhénanie-du-Nord-Westphalie.

L'attentat intervient à une semaine d'élections régionales à haut risque dans deux Etats de l'est de l'Allemagne.

- "Complètement dépassé"

L'histoire paraît se répéter: une autre attaque au couteau perpétrée cette fois par un Afghan de 25 ans à Mannheim (ouest) s'était produite fin mai, soit peu de temps avant les élections européennes du 9 juin.

L'assaut, qui avait visé un rassemblement anti-islam et pourrait avoir une motivation islamiste, avait coûté la vie à un policier et fait cinq blessés.

L'attentat fragilise un peu plus la coalition d'Olaf Scholz, pressée depuis plusieurs semaines d'expulser plus efficacement les déboutés du droit d'asile et de reprendre les expulsions de délinquants vers l'Afghanistan et la Syrie.

Or des données récemment publiées par la police fédérale ont montré que l'Allemagne avait procédé à l'expulsion de 21.206 personnes l'an passé, alors qu'elle en avait prévu près de 53.000. L'échec des procédures est lié souvent à une absence de documents officiels des personnes visées ou un manque de place dans les centres de rétention.

L'attaque renforce la perception véhiculée notamment par le parti d'extrême droite AfD selon laquelle "l'État est complètement dépassé", indique à l'AFP la politologue Ursula Münch, directrice de l'Académie pour la formation politique.

Le suspect, désigné par la justice comme Issa Al H., est arrivé dans le pays en décembre 2022 et faisait l'objet d'une mesure d'expulsion vers la Bulgarie, où son entrée avait été enregistrée et où il aurait dû déposer sa demande d'asile.

L'AfD, bien placé pour obtenir un score inédit lors des élections régionales du week-end prochain en Saxe et en Thuringe, a accusé les gouvernements successifs d'avoir provoqué "le chaos" en accueillant trop d'immigrés.

Friedrich Merz, le chef des conservateurs de la CDU, principal parti d'opposition, a lui exhorté le gouvernement à ne "plus accueillir de réfugiés" venant de "Syrie et d'Afghanistan". Il doit rencontrer mardi le chancelier pour parler de la politique migratoire.

- "Venger les musulmans de Palestine" -

L'EI a revendiqué l'attentat, assurant que l'assaillant avait agi "pour venger les musulmans de Palestine et de partout ailleurs", selon un communiqué du groupe jihadiste transmis via son organe de propagande Amaq.

Il a aussi diffusé une vidéo montrant un homme au visage camouflé dont elle affirme qu'il s'agit du suspect, où ce dernier profère des menaces de mort.

Le suspect, qui ne figurait pas sur la liste d'islamistes considérés comme dangereux, voulait "tuer le plus grand nombre possible de personnes", estime le parquet antiterroriste de Karlsruhe.

"Il a poignardé à plusieurs reprises et de manière ciblée, dans le dos, le cou et le torse, des visiteurs du festival", a-t-il dit.

Ces dernières années, l'Allemagne a été le théâtre de plusieurs attentats jihadistes, dont le plus meurtrier, une attaque au camion en décembre 2016 sur un marché de Noël à Berlin, avait fait 12 morts.

A Solingen, deux hommes âgés de 56 et 67 ans ainsi qu'une femme de 56 ans ont été poignardés à mort alors qu'ils assistaient à un concert parmi des milliers de spectateurs.

Y.Ingvar--MP