Les affaires et accusations impliquant Roman Polanski
Roman Polanski, 89 ans, qui va être jugé en diffamation à la suite d'un plainte de l'actrice Charlotte Lewis visant des propos du cinéaste mettant en doute la véracité des abus sexuels dont elle l'accuse, est visé par plusieurs accusations de viol et d'agressions sexuelles.
- Charlotte Lewis -
En mai 2010, en plein festival de Cannes, l'actrice britannique Charlotte Lewis accuse le réalisateur d'avoir "abusé sexuellement" d'elle lors d'un casting organisé chez lui en 1983, alors qu'elle avait 16 ans. En 2020, le réalisateur qui l'avait traité de "menteuse" dans Paris Match, est mis en examen pour diffamation.
Deux ans plus tard, le tribunal correctionnel de Paris a ordonné fin août un procès en diffamation contre Roman Polanski, a-t-on appris mercredi. La date n'est pas encore fixée.
- L'affaire Samantha Gailey -
Le 11 mars 1977, Roman Polanski (43 ans) est arrêté, accusé d'avoir drogué et violé la veille Samantha Gailey, une adolescente de 13 ans, lors d'un reportage photo dans la villa de Jack Nicholson à Hollywood.
Dans ses "Mémoires" (1984), il reconnaît une relation sexuelle mais dément le viol.
"J'ai été prise en photo par Roman Polanski et il m'a violée", témoignera dans un livre Samantha, aujourd'hui épouse Geimer.
Devant un grand jury, elle affirme qu'il lui a fait prendre un sédatif avant d'avoir des rapports sexuels avec elle. "Il ne voulait pas me faire de mal (...) mais il ne comprenait pas que j'étais trop jeune. Il ne voyait pas que j'avais peur".
Inculpé le 24 mars notamment pour viol, il plaide non coupable.
En août 1977, pour éviter un procès public, il change de stratégie et plaide coupable de détournement de mineure. En échange, le juge abandonne les poursuites pour viol avec fourniture et consommation de drogue. Un accord juridique est passé avec le consentement de la famille.
Roman Polanski est condamné à trois mois de prison puis est libéré pour conduite exemplaire au bout de 42 jours.
Mais la veille de l'audience pour homologuer l'accord, le juge fait volte-face, estimant la sentence insuffisante. Roman Polanski, qui a appris qu'il risquait la peine maximum, s'envole pour Paris le 31 janvier 1978.
La justice américaine délivre un mandat d'arrêt international.
Samantha Geimer, à qui le cinéaste a envoyé une lettre d'excuses et versé 225.000 dollars pour mettre un terme au procès civil, réclame à plusieurs reprises l'abandon des poursuites.
Lors de ses voyages à l'étranger, la justice américaine tente de mettre la main sur le réalisateur. La France et la Pologne (il possède la double nationalité) refusent de l'extrader.
Le 26 septembre 2009, il est arrêté à Zurich. Il passe deux mois en prison puis est assigné à résidence pendant huit mois dans son chalet à Gstaad. En juillet 2010, la Suisse rejette finalement la demande d'extradition.
En août 2017, un juge de Los Angeles refuse de clore l'affaire comme le demandaient l'accusé et sa victime.
- La Française Valentine Monnier -
Le 9 novembre 2019, la Française Valentine Monnier affirme que Roman Polanski l'a violée en 1975 en Suisse alors qu'elle avait dix-huit ans. Elle l'accuse dans le journal Le Parisien peu avant la sortie de "J'accuse", le dernier film du cinéaste sur l'affaire Dreyfus.
Elle n'a pas déposé plainte pour ces faits, prescrits. L'avocat du cinéaste affirmait alors que son client "contestait fermement toute accusation de viol".
- D'autres accusatrices -
Une femme, identifiée comme "Robin", l'accuse en août 2017 d'agression sexuelle lorsqu'elle avait 16 ans. Les faits qui auraient eu lieu en 1973 sont prescrits.
En septembre 2017, Renate Langer, une ancienne actrice, dépose plainte pour viol, affirmant avoir été agressée en 1972 à Gstaad alors qu'elle avait 15 ans. La justice suisse déclare ces accusations prescrites.
En octobre 2017, une artiste américaine, Marianne Barnard, accuse aussi le réalisateur de l'avoir agressée en 1975, quand elle avait 10 ans.
Les accusations de toutes ces femmes sont "sans fondement", déclarait l'avocat de Roman Polanski en 2017.
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A.Weber--MP