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Telecom Italia: un nouveau PDG pour redresser la barre
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Telecom Italia: un nouveau PDG pour redresser la barre

Telecom Italia s'est doté vendredi d'un nouveau PDG, Pietro Labriola, un fin connaisseur du secteur des télécommunications qui devra s'atteler à redresser l'ancien fleuron national, convoité par le fonds d'investissement américain KKR.

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Le conseil d'administration de l'opérateur italien a voté "à l'unanimité" pour M. Labriola, qui conservera ses fonctions de directeur général, mais abandonne son poste de patron de la filiale brésilienne, a précisé le groupe.

Il prend ainsi la relève de Luigi Gubitosi, qui avait démissionné en novembre, critiqué de toutes parts en raison de piètres résultats financiers et de l'évolution négative du titre en Bourse.

Le nouveau numéro un de Telecom Italia bénéficie du soutien de Vivendi, son premier actionnaire avec une part de 23,75%, qui avait poussé vers la sortie M. Gubitosi, ancien administrateur d'Alitalia.

Alors que l'histoire de l'opérateur est émaillée de querelles entre actionnaires, M. Labriola a lancé un appel à la "cohésion", indispensable selon lui pour relever les "défis" du futur.

Premier acte de son mandat, M. Labriola devra présenter le 2 mars le nouveau plan stratégique 2022-2024 du groupe, qui prévoit une scission entre le réseau de téléphonie fixe et les activités de services et est perçu par les marchés comme une solution alternative à un rachat par KKR.

Un sujet que M. Labriola, cadre de Telecom Italia depuis 20 ans, connaît bien pour l'avoir déjà étudié en 2013 en tant que coordinateur de ce projet, un serpent de mer abandonné par la suite avant d'être remis au goût du jour.

- Accueil favorable -

La présentation des grandes lignes de son plan en comité restreint mardi a trouvé un accueil favorable auprès de Vivendi et la Caisse des dépôts italienne (CDP), deuxième actionnaire de Telecom Italia avec une part de 9,81%.

Le plan de M. Labriola relance en outre le projet d'une fusion du réseau de Tim avec celui de son rival OpenFiber, sous l'égide de la CDP, donc l’État italien, qui détient des parts dans les deux sociétés.

Le fonds KKR s'était déclaré prêt en novembre à mettre 10,8 milliards d'euros sur la table pour racheter la totalité du capital de l'opérateur historique, en proposant 0,505 euro l'action, une offre jugée trop basse par Vivendi.

KKR attend toujours une réponse de Tim à sa demande d'accès à ses comptes en vue d'un audit approfondi, soit la phase dite de "due diligence" classique, avant de lancer une offre publique d'achat (OPA).

Très patient jusqu'ici, le fonds américain attendra l'issue de l'élection du président de la République dont le premier round est prévu lundi. Ce poste prestigieux pourrait échoir à l'actuel Premier ministre Mario Draghi, ce qui chamboulerait le paysage politique.

Une fois l'élection passée, le fonds devra décider si oui ou non il lance une OPA même sans le feu vert de Tim, qui serait ainsi vue comme "hostile". Telecom Italia étant considéré comme un groupe stratégique pour le pays, une prise de contrôle par KKR nécessiterait l'aval du gouvernement.

- Valse des dirigeants -

Privatisé en 1997 par le gouvernement de Romano Prodi, Telecom Italia a assisté ces vingt dernières années à une valse continue de ses dirigeants et actionnaires. Pietro Labriola sera ainsi le sixième PDG en dix ans.

Décrit comme "brillant" et "déterminé" par ses pairs, M. Labriola a fait toute sa carrière dans les télécommunications. Après ses débuts dans Transpac, ancienne filiale de France Telecom, il a travaillé au sein du groupe britannique Cable & Wireless avant de rejoindre l'italien Infostrada.

En 2001, ce manager qui a une réputation d'anticonformiste et ne cache pas son goût pour les tatouages a intégré Telecom Italia. En 2015 il a été nommé directeur des opérations de la filiale brésilienne de Tim et est devenu son PDG en 2019.

En novembre, il a été promu directeur général du groupe, après la démission de M. Gubitosi de son poste de PDG.

La nomination en 2018 de M. Gubitosi avait été poussée par le fonds activiste américain Elliott, deuxième actionnaire à l'époque, qui s'est livré pendant un an à une bataille acharnée avec Vivendi sur le contrôle du groupe.

S.Schuster--MP