La Bourse de Paris rebondit fortement après quatre séances consécutives de baisse
La Bourse de Paris a fortement rebondi de 7,13% mercredi, les investisseurs profitant des fortes baisses des quatre jours précédents pour acheter à bas prix, alors que les craintes concernant les conséquences économiques du conflit russo-ukrainien restent fortes.
L'indice CAC 40 a pris 424,87 points à 6.387,83 points, dans des volumes d'échanges très élevés. La cote parisienne a ainsi effacé les pertes des trois séances précédentes et enregistre sa meilleure performance journalière depuis l'annonce en novembre 2020 de l'élaboration d'un vaccin efficace contre le Covid-19.
Après une dégringolade de plus de 10% sur la semaine passée, la cote parisienne avait fini en légère baisse de 0,32% mardi, un faux-semblant de stabilité dans un contexte incertain, notamment après l'annonce d'un embargo américain sur les hydrocarbures russes en début de soirée.
L'Ukraine fait toujours face à une offensive russe, à la veille de discussions entre les chefs de la diplomatie russe et ukrainien en Turquie.
"La hausse du jour n'a pas de raison fondamentale, il y a des rumeurs sur l'Ukraine qui serait prête à dialoguer avec la Russie de l'indépendance du Donbass et sur l'abandon de la demande d'adhésion à l'Otan", mais pas d'annonce officielle, explique Clémence de Rothiacob, gérante de Richelieu Gestion.
Selon elle, "si le conflit s'enlise, il n'y a pas de raison que le rebond tienne".
L'invasion de l'Ukraine et les sanctions imposées à la Russie bouleversent l'économie mondiale, le pays étant un producteur important de diverses matières premières, dont le pétrole et le gaz desquels dépendent une grande partie des besoins énergétiques des pays de la zone euro.
Dans ce contexte, "des éventuelles ruptures de l'approvisionnement en énergie vont peser sur la croissance", souligne Clémence de Rothiacob. "Il y a un risque de stagflation: une faible croissance et une inflation forte", appuie l'experte, en raison de la flambée des cours des matières premières.
La crise énergétique actuelle est "comparable en intensité, en brutalité, au choc pétrolier de 1973", a affirmé de son côté le ministre français de l'Économie Bruno Le Maire.
La Banque centrale européenne tentera de composer avec ce contexte compliqué jeudi lors de sa réunion de politique monétaire.
Après avoir lourdement trinqué depuis le début de la crise, les secteurs de l'automobile, de la banque et du voyage rebondissaient fortement.
Stellantis a pris 11,90% à 14,50 euros, Renault 11,12% à 23,68 euros.
Du côté de la banque, Société Générale a gagné 11,53% à 23,50 euros, BNP Paribas 9,95% à 51,42 euros.
Autre gagnant du jour, l'hôtelier Accor qui a bondi de 14,10% à 27,02 euros. Air France-KLM a pris 9,33% à 3,68 euros.
Alstom, particulièrement exposé à la Russie avec sa participation de 20% dans le constructeur ferroviaire local Transmashholding, a annoncé mercredi matin la suspension de ses livraisons et investissements futurs en Russie. Le groupe, qui a pris 9,33% à 20,68 euros, conservera sa participation dans l'entreprise russe, mais doit réévaluer sa valeur comptable.
H.Klein--MP