Cafés Starbucks: l'ancien patron Howard Schultz reprend la direction par intérim
Le directeur général de Starbucks Kevin Johnson va prendre sa retraite et être temporairement remplacé par l'emblématique ancien patron Howard Schultz, au moment où de plus en plus de salariés de la chaîne de cafés cherchent à se syndicaliser.
En poste depuis cinq ans, M. Johnson, 61 ans, quittera ses fonctions le 4 avril, le groupe prévoyant de nommer un nouveau dirigeant d'ici cet automne, détaille un communiqué.
Il souligne dans le communiqué avoir fait part il y a environ un an au conseil d'administration de son intention de prendre sa retraite au moment où la pandémie viendrait à sa fin.
"Je pense que c'est une façon naturelle de mettre fin à mes 13 années avec l'entreprise", écrit-il.
Il avait d'abord rejoint l'entreprise en tant que membre du conseil d'administration en 2009 avant de devenir chef des opérations en 2015 puis directeur général en 2017, succédant alors à M. Schultz.Il a dû faire face à de nombreuses contraintes depuis le début de la pandémie, entre la nécessité d'instaurer des conditions sanitaires strictes, les problèmes de chaînes d'approvisionnement et, depuis quelques mois, la volonté d'employés de se syndiquer.
Ce dernier effort a débuté l'été dernier à Buffalo, dans le nord des Etats-Unis, où quelques salariés cherchaient à faire entendre plus clairement leurs revendications.
La direction a mobilisé de grands moyens pour tenter de les en dissuader, envoyant notamment un nombre important de cadres dans la zone et multipliant les recours judiciaires.
Les employés de deux cafés ont quand même voté en faveur de la création d'un syndicat, une première dans des établissements directement gérés par la chaîne aux Etats-Unis. Et ils ont fait des émules, des salariés de plus de 100 cafés ayant depuis demandé l'organisation d'un scrutin.
Starbucks, qui tiendra plus tard dans la journée l'assemblée générale de ses actionnaires, a formé un comité pour chercher un nouveau dirigeant.
En attendant, M. Schultz va reprendre la gestion du groupe au jour le jour et de ses plus de 34.000 cafés dans le monde.
Sous sa direction, de 1987 à 2018, Starbucks était passé d'une petite chaîne de 11 établissements à plus de 28.000 cafés dans 77 pays.
"Quand vous aimez quelque chose, vous avez un sens profond de la responsabilité quand on vous appelle pour aider", a-t-il souligné dans le communiqué.
"Je n'avais pas prévu de retourner chez Starbucks, mais je sais que l'entreprise doit se transformer une fois de plus pour faire face à un avenir nouveau et passionnant où toutes nos parties prenantes s'épanouissent mutuellement", a-t-il commenté.
M. Schultz a choisi de ne pas être rémunéré durant cet intérim et recevra 1 dollar symbolique.
A Wall Street, l'action prenait près de 6% dans les échanges électroniques précédant l'ouverture de la Bourse.
G.Loibl--MP