Wall Street ouvre en hausse, aidée par la Chine, l'Ukraine et avant la Fed
La Bourse de New York a ouvert en hausse mercredi, bien orientée par le discours accommodant des autorités chinoises et avec l'espoir que la Banque centrale américaine (Fed) accompagne, elle aussi, la hausse de ses taux de déclarations modérées.
Vers 14H00 GMT, le Dow Jones gagnait 0,90%, l'indice Nasdaq, à dominante technologique, prenait 2,04%, et l'indice élargi S&P 500, 1,29%.
"En plus du pétrole qui baisse, (...) l'assouplissement des Chinois donne pas mal de vigueur au marché", a expliqué Gregori Volokhine, président de Meeschaert Financial Services, évoquant un changement de ton de la Chine.
Les autorités chinoises se sont engagées mercredi à assurer la stabilité des marchés financiers et à travailler à la résolution de la crise du secteur immobilier chinois.
Elles ont également soutenu le principe d'une cotation des sociétés chinoises à l'étranger, une volte-face après des mois de pression sur les entreprises présentes à Wall Street.
Selon l'agence Chine Nouvelle, Chine et Etats-Unis travailleraient à un compromis qui dégagerait l'horizon des sociétés chinoises cotées à New York, actuellement menacées de radiation.
L'effet a été radical sur les grands noms chinois de Wall Street, en premier lieu les géants du commerce électronique Alibaba (+17,82%), Pinduoduo (+39,29%) ou JD.com (+26,62%).
Lundi, Alibaba était descendu à son plus bas niveau depuis près de 6 ans, arès avoir baissé de 58% depuis fin octobre.
Quant aux cours du pétrole, dont le recul avait dopé les indices mardi, ils remontaient légèrement mais restaient autour de 100 dollars le baril, loin des sommets atteints début mars.
Les discussions se poursuivent entre Ukraine et Russie pour tenter de trouver une issue diplomatique au conflit, avec la possible adoption d'un statut de neutralité pour l'ancienne république soviétique.
Pour les analystes de Schwab, "ces développements encourageants (...) semblent être le principal catalyseur du marché, car un accord de paix (...) semble être plus réaliste".
Sur le terrain, les combats se poursuivaient mercredi, avec de nouveaux bombardements sur plusieurs grandes villes, dont la capitale, Kiev.
Les investisseurs attendaient le communiqué de la Banque centrale américaine (Fed) à l'issue de la réunion de son comité de politique monétaire, ainsi que la conférence de presse de son président, Jerome Powell.
La Fed devrait procéder, pour la première fois depuis 2018, à une hausse de son taux directeur, sans doute d'un quart de point (0,25 point de pourcentage).
"Il est possible que le communiqué (de la Fed) et la conférence de presse s'avèrent être un non événement, dans la mesure où le marché a déjà intégré environ 7 hausses de taux d'un quart de point" cette année, a écrit, dans une note, Peter Boockvar, responsable de l'investissement chez Bleakley Advisory Group.
Signe que les investisseurs prennent de plus en plus en compte l'arrivée d'un cycle de relèvements de taux, les rendements des emprunts d'Etat américains à 10 ans ont franchi mercredi 2,20% pour la première fois depuis quasiment 3 ans (fin mai 2019).
Certains investisseurs espéraient néanmoins, selon Gregori Volokhine, que la Fed tiendrait "un discours plus accommodant que prévu". "Ce qu'espère le marché, c'est que la Fed va se dire: mon Dieu, si on monte trop les taux, ça va provoquer une récession et ça va être négatif pour les marchés financiers."
Cet espoir suffisait à soutenir les secteurs à forte croissance, en particulier les valeurs technologiques.
Le fabricant de semi-conducteurs AMD (+3,06%) était ainsi à la fête, comme le spécialiste des cartes mémoire Micron (+6,67%) ou le géant des cartes graphiques Nvidia (+3,84%).
Apple (+1,03%), Alphabet (+1,83%) ou Tesla (+2,70%) profitaient également de l'aspiration.
Starbucks était recherché (+6,77% à 88,75 dollars) après l'annonce du départ en retraite du directeur général Kevin Johnson, qui va être remplacé, temporairement, par le patron emblématique de la chaîne, Howard Schultz.
M.P.Huber--MP