Gaz: la France propose que les 27 décident d'un "plafonnement" du prix d'achat aux fournisseurs
La France a proposé aux autres membres de l'Union européenne de mettre en place un "plafonnement à 27 des prix du gaz" afin de lutter contre l'augmentation massive des prix de cette énergie, que l'UE importe à 40% de Russie, a affirmé vendredi le ministre français de l'Economie Bruno Le Maire.
"Nous ne produisons pas de gaz, donc la seule chose que nous pourrions envisager, que nous avons proposée et que j'ai défendue auprès de mes homologues européens, c'est l'idée d'avoir un plafonnement à 27 des prix du gaz", a-t-il déclaré lors d'une audition devant les commissions des Finances et des Affaires économiques de l'Assemblée nationale.
"Ce qui fait qu'on pourrait négocier avec nos trois principaux fournisseurs - la Russie, la Norvège et l'Algérie - un prix à 27 qui soit un prix plafonné", a-t-il estimé, ajoutant qu'"on imposerait du coup un maximum de prix aux compagnies qui sont des compagnies productrices", citant notamment la russe Gazprom et l'algérienne Sonatrach.
Il a toutefois reconnu qu'à ce stade cette proposition n'avait pas reçu un accueil positif unanime de la part des autres pays membres de l'UE.
"Ce serait une intervention sur le marché qui heurte certains de nos partenaires européens", a-t-il expliqué.
Début mars, le ministre avait déjà plaidé pour une "solution collective européenne", évoquant "des achats groupés, en commun pour faire bloc et obtenir des tarifs moins élevés".
Les discussions doivent se poursuivre avec en ligne de mire le prochain sommet européen des 24 et 25 mars.
Depuis l'automne 2021, la France a gelé le prix du gaz vendu aux ménages français en compensant ce gel aux fournisseurs qui continuent de s'approvisionner sur les marchés où les cours du gaz se sont envolés depuis plusieurs mois.
Cette mesure devait initialement coûter 1,2 milliard d'euros à l’État, mais désormais, Bruno Le Maire évalue son coût à 6,4 milliards d'euros.
Ailleurs en Europe, la Belgique et les Pays-Bas ont décidé d'abaisser leur TVA sur l'énergie, tandis que la Pologne l'a purement et simplement supprimée pour le gaz.
L'Allemagne a notamment fait le choix de déployer des aides publiques au chauffage.
A.Roth--MP