Impact de la guerre en Ukraine: Madrid annonce un plan d'aides directes de 6 milliards d'euros
Le Premier ministre espagnol Pedro Sánchez a annoncé lundi un plan d'aides directes de six milliards d'euros pour les ménages et les entreprises, dont des subventions sur les carburants, afin de compenser les conséquences économiques de la guerre en Ukraine.
Ce plan, qui sera adopté mardi en Conseil des ministres, "durera jusqu'au 30 juin" et inclura également "10 milliards d'euros" de crédits garantis par l'Etat, a précisé M. Sanchez lors d'un forum économique.
Parmi les mesures phares de ce plan d'aide figure une subvention de 20 centimes d'euros sur les carburants, financée à hauteur de 15 centimes d'euros par l'Etat et de cinq centimes d'euros par les compagnies pétrolières.
Le gouvernement avait déjà annoncé jeudi un mécanisme similaire mais pour les seuls transporteurs routiers. La mesure annoncée par M. Sanchez concerne cette fois l'ensemble des particuliers et des professionnels.
Le plan d'aide de Madrid prolonge par ailleurs jusqu'au 30 juin les baisses d'impôts en vigueur depuis l'été dernier et destinées à alléger les factures d'électricité. Elles incluent une baisse de la TVA sur l'énergie et la suspension de la taxe sur la production d'électricité.
Il intègre en outre 362 millions d'euros d'aides pour le secteur de l'agriculture, 68 millions pour la pêche et l'aquaculture, et prévoit une limitation à 2% des hausses des loyers ainsi qu'une augmentation de 15% du montant du revenu minimum vital, versé aux familles les plus vulnérables.
En incluant les 10 milliards de crédits facilités par l'Etat, ce sont au total "16 milliards d'euros" qui seront mobilisés pour "amortir l'impact de la crise sur les familles et les entreprises" espagnoles, a souligné Pedro Sanchez.
Le Premier ministre, confronté depuis plusieurs semaines à un mouvement de grogne sociale sans précédent depuis son arrivée au pouvoir en 2018, avait annoncé ce "plan d'aide national" dès le 2 mars, mais sans en dévoiler l'ampleur ni le contenu.
Il souhaitait en effet négocier au préalable des mesures sur l'énergie avec ses partenaires européens, lors du sommet européen des 24 et 25 mars.
Lors de ce sommet, l'UE a accordé un régime dérogatoire à l'Espagne et au Portugal, autorisés à réduire le prix du gaz utilisé pour produire de l'électricité, les deux pays souffrant d'un manque d'interconnexions avec le reste du continent.
Cette mesure "va nous permettre" de "faire baisser de façon significative les prix de l'électricité", a insisté lundi M. Sanchez, qui a prévu de présenter "cette semaine" à la Commission européenne son mécanisme "temporaire" de fixation des prix.
F.Hartmann--MP