Wall Street termine légèrement dans le rouge après l'inflation américaine
La Bourse de New York, qui avait bien commencé la séance mardi malgré la forte inflation américaine, a terminé dans le rouge avant le début de la publication des résultats d'entreprises.
Selon des résultats définitifs à la clôture, l'indice Dow Jones, qui avait pris plus de 1% en matinée, a terminé en repli de 0,26% à 34.220,36 points.
Le Nasdaq, à dominante technologique, a reculé de 0,30% à 13.371,57 points et le S&P 500 a cédé 0,34% à 4.397,45 points.
L'inflation aux États-Unis a grimpé à 8,5% sur un an en mars, un sommet depuis décembre 1981, selon l'indice CPI publié avant l'ouverture de Wall Street.
Dans une première réaction optimiste, les investisseurs se sont concentrés sur l'indice de l'inflation sous-jacente, excluant les prix énergétiques et alimentaires, qui, sur le mois n'a avancé que de 0,3%, soit moins qu'attendu.
Ce sont les prix de l'essence, à +18,3% sur un mois seulement, qui ont tiré la hausse mais les analystes tablent sur une amélioration à venir.
Les indices de la Bourse ont caracolé en hausse jusqu'à la mi-séance avant d'inverser lentement leur course.
"Les marchés allaient de l'avant ce matin car, si l'inflation générale était forte, les prix sous-jacents l'étaient moins que prévu", a commenté Peter Cardillo de Spartan Capital.
"Certains ont pensé que cela voulait dire qu'on pourrait voir l'inflation atteindre un pic cet été", a-t-il ajouté.
Les taux obligataires se sont détendus à 2,71% au lieu de 2,78% la veille et le dollar a même baissé une partie de la journée, malgré ce niveau d'inflation inobservé depuis quarante ans aux Etats-Unis.
Sur le marché des changes, le billet vert a ensuite repris de l'élan pour terminer au plus haut depuis mai 2020 par rapport aux principales monnaies.
Même mouvement de balancier observé sur la place new-yorkaise: "le marché actions était en hausse la majeure partie de la journée puis il a viré de bord", constatait Peter Cardillo.
"Je suspecte que les investisseurs ont retiré de l'argent de la table alors qu'on aborde mercredi le début de la saison des résultats avec les banques", a ajouté l'analyste, soulignant que les titres bancaires ont plongé en fin de séance.
JPMorgan Chase dont on attend les résultats du premier trimestre mercredi a baissé de 1,13% à 131,50 dollars. Attendus jeudi, Citigroup a lâché 0,49% et Goldman Sachs 0,36%.
Pour Kathy Lien, de BK Asset Management, les marchés, d'abord intéressés par "une inflation sous-jacente jugée plutôt bénigne, se sont ensuite focalisés sur le fait que la Banque centrale américaine (Fed) a clairement fait savoir qu'elle allait sévèrement relever les taux le mois prochain".
Les actions des sociétés énergétiques ont progressé, dans le sillage de la hausse des prix du brut, comme Occidental Petroleum (+2,11%) et Devon Energy (+3,70%).
Les grands noms du secteur technologique, en hausse en début de séance, ont connu des fortunes diverses: Tesla et Apple ont pris plus de 1% mais Facebook (Meta) et Netflix ont perdu autant.
American Airlines a avancé de 0,94% après une révision à la hausse de sa prévision de chiffre d'affaires. Mais la compagnie aérienne a aussi relevé ses prévisions de coûts de carburants.
La chaîne de ventes de voitures d'occasion CarMax a plongé de 9,59% à 93,28 dollars après avoir annoncé un résultat inférieur aux prévisions et une baisse de son volume de ventes.
G.Vogl--MP