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Législatives: les opposants à l'extrême droite dans la rue, tempête à LFI
Législatives: les opposants à l'extrême droite dans la rue, tempête à LFI / Photo: JEFF PACHOUD - AFP

Législatives: les opposants à l'extrême droite dans la rue, tempête à LFI

Moins d'une semaine après le séisme de la dissolution, les opposants à l'extrême droite battent le pavé samedi dans toute la France à l'appel de syndicats, d'associations et de la gauche du "Nouveau Front populaire", déjà ébranlé par des accusations de "purge" au sein de LFI.

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"La République en flammes", "L'extrême droite est un danger mortel", proclament les banderoles de manifestants à Nancy, où défilent plus d'un millier de personnes parmi lesquelles de nombreux jeunes, mais aussi des personnes âgées et des familles.

"Le RN me fait vraiment peur", témoigne à Clermont-Ferrand Ariane Guinamand, une étudiante de 22 ans venue manifester pour la première fois de sa vie. A Reims, Mélodie, 20 ans, se sent "menacée" en tant que "femme et lesbienne".

Environ 200 manifestations sont prévues pendant le week-end à l'approche des législatives des 30 juin et 7 juillet et elles ont commencé dès samedi matin à Bayonne, Toulon ou Valenciennes. A Paris, le cortège partira à 14H00 pour emprunter le traditionnel itinéraire République-Bastille-Nation. Lyon défilera dimanche.

De source policière, 300 à 350.000 personnes sont attendues, dont 50.000 à 100.000 dans la capitale. 21.000 policiers et gendarmes seront mobilisés.

Cinq syndicats CFDT, CGT, UNSA, FSU et Solidaires appellent à la mobilisation. FO, CFE-CGC et CFTC mettent en avant leur apolitisme pour ne pas appeler à manifester même si certaines fédérations comme celle de l'éducation chez FO iront défiler.

"On est à un moment historique", a déclaré sur France Inter la N.1 de la CFDT Marylise Léon, appelant à la mobilisation contre le "programme mortifère de l'extrême droite pour les travailleurs et les travailleuses".

- "Décisions irresponsables" -

Les leaders de gauche, qui avaient appelé dès lundi soir à rejoindre les cortèges, pourront y mesurer la popularité du Nouveau Front populaire, une coalition électorale qui rassemble les principaux partis de gauche, des Insoumis à Place publique, le mouvement de Raphaël Glucksmann, en passant par le Parti socialiste.

Mais leur union, à peine scellée par un programme commun, s'est fissurée après la décision de La France Insoumise (LFI) de ne pas réinvestir plusieurs figures opposées à Jean-Luc Mélenchon.

Un proche de Jean-Luc Mélenchon, Adrien Quatennens, député sortant de la 1ère circonscription du Nord, pourtant condamné en 2022 à quatre mois d'emprisonnement avec sursis pour violences conjugales, a été réinvesti vendredi soir.

En revanche, Danielle Simonnet, élue à Paris, ainsi que Raquel Garrido et Alexis Corbière, députés de Seine-Saint-Denis, opposés à la ligne du tribun, ont été brutalement écartés et remplacés par d'autres candidats inconnus du grand public.

"Une purge", a dénoncé la première, le deuxième accusant Jean-Luc Mélenchon de "régler ses comptes".

"Extrêmement choquée" par cette "purge" au sein de LFI, la patronne des Ecologistes Marine Tondelier a convoqué les instances de son parti EELV.

Le patron des socialistes Olivier Faure a annoncé de son côté "tenter de régler la scandaleuse éviction" des députés LFI. "Le Front Populaire ne mérite pas d'être sali par des décisions irresponsables", a-t-il écrit sur X.

Favorable à l'union de la gauche, l'ancien président socialiste de la République François Hollande a lui annoncé sa candidature aux législatives en Corrèze.

M. Macron a brocardé les divergences internes sur le programme à gauche, y voyant un "spectacle de grande incohérence": "On est chez les fous, ce n'est pas sérieux".

Le "contrat de législature" du Nouveau Front populaire propose notamment l'abrogation de la réforme des retraites, un Smic à 1.600 euros mais aussi la lutte contre l'antisémitisme et la condamnation des "massacres terroristes du Hamas" commis le 7 octobre en Israël, deux sujets qui ont empoisonné les relations à gauche pendant la campagne des européennes.

- 1er mai 2002 -

"La République est en danger face à ces ingénieurs du chaos qui prônent la division", a estimé vendredi Jordan Bardella en campagne dans le Loiret, ciblant les "amis de M. Mélenchon".

Le président du RN qui vise Matignon à 28 ans seulement, a jugé que seules "deux formations politiques" pourront "composer un gouvernement": la sienne, favorite des sondages, et cette nouvelle union de la gauche.

Il a fustigé les manifestations prévues ce weekend: "la démocratie ne se conteste pas au point de refuser le résultat des urnes"

Depuis dimanche, des manifestations et rassemblements ont lieu quasi-quotidiennement, notamment en régions.

Alors que l'Euro de football a démarré vendredi soir en Allemagne, l'attaquant de l'équipe de France Marcus Thuram a appelé à "se battre pour que le RN ne passe pas", une prise de position rare pour un sportif de haut niveau.

Le 1er mai 2002, la qualification de Jean-Marie Le Pen au second tour de l'élection présidentielle, avait rassemblé près d'un million de manifestants, aujourd'hui c'est le "choc des européennes" avec un score cumulé de l'extrême droite de 37,8% et la perspective d'un "RN au portes du pouvoir" qui poussent les opposants dans la rue.

M. Bardella a dénoncé vendredi des appels "extrêmement dangereux" à "l'insurrection", tout en se disant "très attaché à la liberté d'expression".

Du côté de la droite classique, le tribunal de Paris a provoqué un énième rebondissement en invalidant vendredi la décision du bureau national du parti Les Républicains (LR), qui avait exclu son président Eric Ciotti, favorable à une alliance avec le RN.

M. Bardella assure que son parti présentera "un candidat commun" avec LR "dans 70 circonscriptions".

D'ici à dimanche, date limite du dépôt des candidatures, les partis finalisent leurs castings.

G.Vogl--MP