La Coordination rurale en congrès pour "renverser le pouvoir de la FNSEA"
La Coordination rurale (CR), deuxième syndicat agricole, a ouvert mardi après-midi son 31e congrès à Chasseneuil-du-Poitou, dans la Vienne, avec la volonté de mettre fin à l'"agricide" en France et de "renverser le pouvoir" du syndicat majoritaire FNSEA.
"Organisez-vous pour renverser le pouvoir de la FNSEA. Renversez la table! Imposez l'exception agri-culturelle", a lancé Christian Convers, secrétaire général du syndicat, avant de déclarer ouvert le "congrès de la victoire", qui précède les élections professionnelles de janvier prochain.
Ce scrutin à distance, auquel moins d'un agriculteur sur deux a participé en 2019, détermine la gouvernance des chambres d'agriculture et le financement public dévolu aux syndicats.
Christian Convers a dénoncé "la co-gestion" de l'agriculture par le gouvernement et la FNSEA, appelant à chasser le syndicat majoritaire de la présidence des chambres d'agriculture, qu'elle dirige presque toutes, la CR en présidant trois.
Disant le rejet de l'accord de libre-échange négocié entre l'Union européenne et des pays latino-américains du Mercosur, il a dénoncé "le jeu trouble" de la FNSEA, dont le dirigeant Arnaud Rousseau est aussi "président du conseil d'administration du groupe Avril qui rachète des usines en Amérique latine", selon lui "pour être prêt quand le Mercosur sera en place".
"Ce congrès de Poitiers est un moment historique. Nous l'avons voulu au coeur névralgique de la mobilisation" de la Coordination rurale dans le Sud-Ouest de la France, a-t-il expliqué devant quelque 200 adhérents réunis dans une salle du palais des congrès du Futuroscope.
Sur le terrain, la CR affirme vouloir "provoquer le chaos" pour se faire entendre, en établissant un barrage filtrant à la frontière espagnole ou en bloquant le fret alimentaire, notamment mercredi à l'issue du congrès.
"Nous avons été à la pointe de la mobilisation de 2024. La France a découvert les bonnets jaunes", a affirmé Christian Convers, rappelant le chemin parcouru depuis un an: le président de la République "humilié au Salon de l'agriculture", le convoi lancé pour bloquer Rungis, le grand marché de frais alimentant Paris, l'occupation de l'Arc de Triomphe, les actions sur les routes ou devant les préfectures.
"Nous ne sommes pas un syndicat de témoignage, nous portons une vision d'avenir de l'agriculture", a-t-il dit, rappelant les revendications du syndicat, notamment la baisse des charges sociales, fiscales et du coût du carburant agricole.
Il a aussi réclamé "la dissolution de l'OFB (Office français de la biodiversité)".
M.P.Huber--MP