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Echec de la fusion Nissan-Honda selon la presse, Nissan s'effondre en Bourse
Echec de la fusion Nissan-Honda selon la presse, Nissan s'effondre en Bourse / Photo: Richard A. Brooks - AFP/Archives

Echec de la fusion Nissan-Honda selon la presse, Nissan s'effondre en Bourse

Le constructeur automobile japonais en difficulté Nissan s'est effondré mercredi à la Bourse de Tokyo, après la publication d'informations de presse sur l'abandon de son projet de fusion avec son concurrent nippon plus robuste Honda, dont le titre s'est au contraire envolé.

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Honda, géant japonais du secteur, et Nissan, son rival en sérieuses difficultés financières, ont ouvert en décembre des négociations en vue d'une fusion pouvant donner naissance en 2026 au troisième constructeur mondial.

La perspective alors esquissée était de regrouper les deux groupes au sein d'une holding unique, avec une seule cotation en Bourse. Des détails étaient attendus courant février.

Mais plusieurs médias japonais ont rapporté que Honda envisageait finalement d'acquérir les actions de Nissan pour le transformer en simple filiale.

Un scénario inacceptable pour Nissan, soucieux de préserver son autonomie et qui a préféré interrompre les discussions, a rapporté mercredi le quotidien financier Nikkei.

"Les deux entreprises avaient discuté d'une structure de holding, mais n'ont pas pu se mettre d'accord sur des conditions telles que le ratio d'intégration", a indiqué le Nikkei.

"Honda a (ensuite) approché Nissan avec une proposition visant à en faire une filiale: Nissan a décidé de mettre fin aux négociations, en raison d'une forte opposition au sein de l'entreprise", a-t-il ajouté.

La publication de ces informations a ébranlé les marchés: en milieu d'après-midi, l'action Nissan chutait de 4,86%, avant que l'opérateur boursier ne suspende les échanges sur le titre dans l'attente d'une "confirmation" des informations de presse.

Faute de pouvoir s'adosser à Honda, un groupe en meilleure santé financière, l'avenir de Nissan risque de s'assombrir.

A l'inverse, le titre Honda a bondi de quelque 12%, avant de terminer en hausse de 8,18%.

"Cet article n'est pas basé sur des informations fournies par Nissan. Nous projetons de finaliser (notre position) d'ici mi-février, nous ferons une annonce à ce moment-là", a commenté Nissan. Le groupe publiera ses résultats trimestriels le 13 février.

Contacté plus tôt, Honda n'avait pas souhaité réagir.

La proposition d'une transformation en filiale rend la fusion "presque impossible" car un tel scénario ne peut satisfaire les actionnaires d'aucune des deux parties, a confié au quotidien Yomiuri, sous couvert d'anonymat, un responsable de Nissan.

-Nissan vulnérable-

L'objectif du projet était d'associer les forces de Honda et Nissan, respectivement deuxième et troisième constructeurs japonais derrière Toyota, pour négocier le virage stratégique de l'électrique.

Un créneau dominé par l'américain Tesla et les constructeurs chinois, BYD en tête, et où les groupes nippons sont très en retard.

Ce rapprochement était perçu comme providentiel pour Nissan: fortement endetté, il avait essuyé au cours du trimestre juillet-septembre une perte inattendue et sa marge opérationnelle avait quasi-totalement fondu.

Sur ses deux marchés-clés, ses ventes ont plongé: aux Etats-Unis, faute de commercialiser des hybrides rechargeables face à une forte demande, et en Chine, en raison de la domination des marques locales sur le tout-électrique.

Sous pression, il a annoncé supprimer 9.000 postes dans ses effectifs mondiaux et tailler dans ses capacités.

"Il ne s'agit pas de porter secours" à Nissan, avait cependant souligné devant la presse en décembre Toshihiro Mibe, patron de Honda, qui posait comme préalable la concrétisation par Nissan de son plan pour réduire ses coûts et relancer ses ventes.

Signe de sa vulnérabilité: le géant taïwanais de l'assemblage électronique Foxconn (Hon Hai) l'avait approché à l'automne pour acquérir une participation majoritaire, selon la presse japonaise, ce qui avait précipité l'ouverture de négociations avec Honda.

-Virage de l'électrique-

Nissan et Honda avaient déjà dévoilé en mars 2024 un "partenariat stratégique" dans les logiciels et équipements pour véhicules électriques. Initiative rejointe en août par Mitsubishi Motors, autre constructeur nippon.

Les groupes nippons se sont longtemps concentrés sur les hybrides (combinant motorisations thermique et électrique), négligeant l'essor mondial du tout-électrique. La Chine a ainsi dépassé le Japon comme premier pays exportateur de véhicules en 2023.

Mitsubishi, dont Nissan est le principal actionnaire, devait de son côté déterminer s'il entend lui-aussi intégrer une possible entité fusionnée Honda-Nissan.

Il a indiqué lundi "étudier diverses possibilités" en attendant l'issue des pourparlers entre Nissan et Honda.

Or, le quotidien Yomiuri a rapporté dès le 24 janvier que Mitsubishi envisageait de ne se pas se joindre au projet, préférant plutôt continuer à renforcer ses parts de marché en Asie du Sud-est.

H.Klein--MP