Münchener Post - Bonheur, justice, art, liberté: les lycéens planchent sur le bac philo

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Bonheur, justice, art, liberté: les lycéens planchent sur le bac philo
Bonheur, justice, art, liberté: les lycéens planchent sur le bac philo / Photo: Bertrand GUAY - AFP

Bonheur, justice, art, liberté: les lycéens planchent sur le bac philo

Le bonheur est-il affaire de raison ? Vouloir la paix, est-ce vouloir la justice ?: l'épreuve de philo du bac bat son plein mercredi matin pour plus de 530.000 lycéens, mais sans trop de stress pour nombre d'entre eux, déjà assurés d'avoir leur diplôme.

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Les lycéens de terminale des voies générale et technologique (390.710 pour le bac général et 145.371 pour le bac technologique) planchent depuis 08H00 sur un des trois sujets (deux dissertations et une explication de texte) prévus dans le cadre du nouveau bac mis en place en 2019.

En voie générale, ils ont eu le choix entre un texte de Levi-Strauss de 1962 sur la technique pour l'explication de texte, ou répondre, pour la dissertation, à l'une de ces deux questions: "Le bonheur est-il affaire de raison ?" et "Vouloir la paix, est-ce vouloir la justice ?".

"Même si j'ai zéro sur 20, j'ai mon bac avec mention bien, donc pas vraiment de pression pour cet écrit de philosophie", expliquait Adèle, 17 ans, avant de s'engouffrer dans le lycée Lavoisier, dans le centre de Paris.

Devant l'établissement, où le ministre de l'Education Pap Ndiaye est venu assister au début de l'épreuve, Gaspard, 18 ans, dit n'avoir ressenti "aucune pression" pour cet écrit. Il assure aussi avoir fait "zéro révision", car, "avec le bac déjà en poche quoi qu'il arrive, le beau temps et la démotivation générale, impossible de se mettre au travail pour la philo".

Les épreuves terminales de ce bac nouvelle formule, entré pour la première fois pleinement en œuvre cette année, ont démarré dès mars avec les spécialités. Ces deux matières majeures, choisies par chaque lycéen en terminale, comptent à elles deux pour un tiers des résultats de l'examen.

Les notes de ces épreuves ont été annoncées en avril. Ce qui a incité les élèves à calculer leur moyenne et comprendre qu'ils n'auront pas forcément besoin de briller lors des dernières épreuves. Certains ont même déserté les salles de classe ces dernières semaines.

- "Coefficient pas anodin" -

"C'est un coefficient qui n’est pas anodin", par rapport à celui "de 16 pour les épreuves de spécialités", a toutefois relevé Pap Ndiaye auprès de l'AFP. "Et puis par ailleurs, il existe une spécialité plus philosophique, qui est prisée des élèves", la spécialité Humanités, littérature et philosophie (HLP). "Nous avons donc maintenu l’importance et la place de la philosophie", a-t-il assuré.

"Maintenant, effectivement, une question plus large se pose sur la manière dont les élèves appréhendent le troisième trimestre, après les épreuves de spécialités", a poursuivi le ministre, qui a chargé un ancien recteur, William Marois, d'une mission à ce sujet. Les conclusions seront rendues "fin septembre", et de nouvelles directives données "à l'automne".

Pour Marie Perret, présidente de l'Association des professeurs de philosophie de l'enseignement public (Appep), "on a le sentiment que cette épreuve est devenue une sorte de folklore, sans enjeux, puisque dès la mi-avril, les élèves connaissaient une très grande partie de leurs notes finales".

Après la philo, les lycéens de la voie générale et technologique passeront le grand oral, entre le 19 et le 30 juin.

Les résultats du bac, qui reste le sésame nécessaire pour entamer des études supérieures, seront publiés le 4 juillet. Mais beaucoup de lycéens connaissent déjà leur orientation pour l'an prochain, car Parcoursup donne ses réponses aux futurs étudiants depuis le 1er juin.

Pour Marie Perret, avec les premiers résultats de Parcoursup, "leurs années de lycée sont déjà derrière eux".

A.Gmeiner--MP