Münchener Post - Rennes: une collégienne de 12 ans menace une enseignante avec un couteau

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Rennes: une collégienne de 12 ans menace une enseignante avec un couteau

Rennes: une collégienne de 12 ans menace une enseignante avec un couteau

Une élève de 12 ans, scolarisée dans un collège de Rennes, a menacé en plein cours mercredi matin avec un couteau une enseignante qui n'a pas été blessée, entraînant l'ouverture d'une enquête pour "tentative d'homicide volontaire".

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"Selon les premiers éléments recueillis", mercredi matin, "entre 9h30-9h50, au collège Les Hautes Ourmes, une élève née en 2011 à Marseille est venue en cours armée d’un grand couteau avec l’intention semble-t-il de tuer sa professeur d’anglais", a indiqué le procureur de la République de Rennes, Philippe Astruc, dans un communiqué.

"Pendant le cours, en classe, elle a brandi le couteau vers la victime qui s’est enfuie en courant. Elle l’aurait suivie avant d’être désarmée par le personnel de l’établissement. Il n’y a pas de blessés", a précisé le magistrat.

"Une enquête criminelle pour tentative d’homicide volontaire sur personne chargée d’une mission de service public, confiée à la sûreté départementale de Rennes, a été ouverte par le parquet de Rennes. La mineure est actuellement en +retenue+", a indiqué M. Astruc.

Face aux menaces de la collégienne, "les élèves, choqués, ont été aussitôt placés en sécurité", a indiqué le rectorat dans un communiqué.

Le recteur d'académie, Emmanuel Ethis, qui "condamne fermement cette agression",a souligné dans un communiqué "la réactivité des personnels qui ont géré la situation en ayant une réaction adaptée et ont ainsi permis que personne ne soit blessé".

-"climat général de tension"-

Situé dans le quartier populaire du Blosne, dans le sud de Rennes, le collège Les Hautes Ourmes est un établissement public qui accueille près de 700 élèves, classé REP+ (Réseau d'éducation prioritaire).

Une jeune fille, rencontrée devant le collège, a affirmé à l'AFP qu'il existait un contentieux entre l'élève mise en cause et l'enseignante qui lui aurait confisqué son téléphone portable vendredi dernier.

Selon ce témoignage non confirmé, l'élève mise en cause aurait déclaré devant ses camarades qu'elle allait tuer la professeure mais "personne ne l'a prise au sérieux". "Je vais faire comme à Arras", l'aurait-elle entendue dire.

Mercredi matin, la mise en cause aurait fait savoir à des camarades qu'elle avait amené un couteau. Quand l'enseignante est entrée dans la salle, "elle s'est levée en brandissant son couteau et en l'agitant". Elle aurait voulu avancer vers l'enseignante mais aurait été bloquée par une table.

A la vue du couteau, cette dernière aurait demandé aux élèves de sortir de la salle, sortant elle-même également.

Selon ce témoignage, il s'agissait d'un grand couteau de cuisine, d'une trentaine de centimètres.

L'auteure du récit a affirmé que l'élève mise en cause n'avait pas l'air d'aller très bien. "Elle pleurait souvent" et aurait dit être victime de harcèlement.

Un membre de l'équipe enseignante est sorti devant le collège, demandant aux élèves de ne pas parler aux journalistes. "Huit élèves ont assisté à ça et ça a duré 40 secondes", a-t-il affirmé sans décliner son identité.

Pour Matthieu Mahéo, secrétaire académique du SNES-FSU Bretagne, "c’est un événement isolé mais qui intervient dans un contexte où la tension n’est pas vraiment redescendue depuis l’assassinat de Dominique Bernard avant les vacances de la Toussaint".

Cette affaire intervient deux mois jour pour jour après l’assassinat de Dominique Bernard, professeur de français poignardé à mort à Arras (Pas-de-Calais) le 13 octobre 2023, quasiment trois ans jour pour jour après l'assassinat du professeur d'histoire Samuel Paty, le 16 octobre 2020 à Conflans-Sainte-Honorine (Yvelines), poignardé puis décapité près de son collège quelques jours après avoir montré à ses élèves des caricatures de Mahomet lors de cours sur la liberté d'expression, deux drames qui ont profondément marqué la communauté enseignante.

"On est dans ce climat de menaces qui pèsent sur les établissements, dans un climat plus général de tension", a estimé le syndicaliste.

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H.Klein--MP