Japon: recherche de disparus après des inondations qui ont fait sept morts
Les secours sont déployés lundi à la recherche de disparus après de fortes inondations et glissements de terrain qui ont frappé le centre du Japon et fait au moins sept morts, selon les autorités locales.
Des cours d'eau de la péninsule de Noto, une région encore sous le choc après un tremblement de terre dévastateur en janvier, ont débordé ce week-end, se transformant en torrents boueux qui ont inondé des routes et plusieurs localités.
Le nombre de morts a été porté de six à sept à la suite de pluies diluvienne dans le département d'Ishikawa, a annoncé le gouvernement local sur son site internet.
Sept personnes sont toujours portées disparues, selon cette source, qui fait aussi état de 12 blessés.
L'agence météorologique japonaise (JMA) a décrit des "pluies diluviennes d'une ampleur sans précédent" ce week-end. Celles-ci ont dépassé les 540 mm dans la ville de Wajima, soit les plus fortes pluies continues enregistrées depuis le début du relevé de ces données en 1976.
D'immenses dégâts ont été infligés dans des zones déjà endommagées par le séisme de magnitude 7,5 du 1er janvier qui a tué au moins 374 personnes.
Lundi, quelque 3.600 foyers restent privés d'électricité, selon la compagnie d'électricité de Hokuriku, et de nombreuses routes sont bloquées.
A Wajima, l'une des villes les plus touchées par le récent tremblement de terre, les rues sont jonchées de flaques d'eau boueuse et de tas de branches.
Des ordres d'évacuation généralisée avaient été donnés pendant le week-end, mais des habitants sont revenus pour déblayer la boue.
Takaya Kiso, le père d'une jeune fille de 14 ans portée disparue à Wajima, a dit à la presse espérer qu'elle soit retrouvée afin de "la serrer dans (ses) bras".
Sa fille dormait. "Elle s'est réveillée avec mon appel. Lorsqu'elle a regardé dehors, on aurait dit une mer, avec des eaux recouvrant les routes", a-t-il expliqué. Et lorsque M. Kiso est revenu précipitamment de son travail, la maison avait disparu, selon les médias.
- "Sortis d'un film" -
"En l'espace d'une trentaine de minutes, l'eau a jailli dans la rue et a rapidement atteint la moitié de la hauteur de ma voiture", a raconté à l'AFP Akemi Yamashita, une habitante de Wajima, âgée de 54 ans.
"Je discutais avec d'autres habitants de Wajima, et ils m'ont dit :+C'est tellement déchirant de vivre dans cette ville+. J'ai eu les larmes aux yeux en entendant cela", a-t-elle déclaré, décrivant le tremblement de terre et les inondations comme étant tout droit "sortis d'un film".
Ces impressionnantes inondations ont touché de nombreuses habitations, dont huit centres de logements temporaires à Wajima et à Suzu, où résident encore les victimes du séisme du début d'année.
"Je pensais que j'étais enfin installé ici et que j'allais passer un hiver au chaud", a déclaré à l'AFP Shoichi Miyakoshi, un ancien chef cuisinier de 76 ans. Mais "je dois repartir à zéro, passer un autre hiver dans le froid", a observé l'homme qui a perdu sa femme lors d'un autre séisme en 2007.
Les niveaux de précipitations au Japon ont atteint des records ces dernières années dans plusieurs parties du pays, avec des inondations et des glissements de terrain parfois mortels.
Les experts estiment que le changement climatique aggrave la fréquence, l'intensité et le caractère imprévisible de ces phénomènes.
H.Klein--MP