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Présidentielle: coup d'envoi en vue pour Macron
Présidentielle: coup d'envoi en vue pour Macron

Présidentielle: coup d'envoi en vue pour Macron

L'entrée en lice imminente d'Emmanuel Macron pourrait, selon les sondeurs mercredi, donner de la clarté à une campagne encore "confuse" pour de nombreux électeurs à six semaines du premier tour.

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La date exacte de l'annonce de la candidature du président sortant n'est pas encore connue, mais l'AFP a obtenu mercredi auprès de trois sources LREM celle de son premier meeting : ce sera, sauf changement, samedi 5 mars à Marseille, au Parc Chanot, à un peu plus d'un mois du premier tour du 10 avril.

En pleine crise entre l'Ukraine et la Russie, le chef de l'Etat a repoussé la question de sa candidature au plus près de la date limite fixée par le Conseil constitutionnel le 4 mars, même s'il dispose déjà des parrainages nécessaires pour se lancer formellement dans la course.

"L'entrée en lice d'Emmanuel Macron peut changer les choses et faire que la campagne s'ouvre vraiment", a affirmé à l'AFP Bernard Sananès, le président de l'institut Elabe, qui rappelle que "les intentions des Français d'aller voter sont toujours de 4 à 5 points inférieures à celles de 2017" à la même période, une tendance qui laisse craindre une forte abstention en avril.

Brice Teinturier, le directeur général délégué d'Ipsos, note de son côté "une espèce de difficulté pour les Français à entrer dans cette campagne".

Il a pointé sur France Inter un "manque de clarté" dû notamment à l'absence d'Emmanuel Macron, mais aussi à "l'affaiblissement du clivage gauche-droite, qui permettait d'ordonner, de créer des repères".

"Nous sommes toujours en attente de la candidature d'Emmanuel Macron, même si ce n'est pas un mystère, mais surtout de ce qu'il va annoncer pour qu'il y ait une controverse qui progressivement se mette en place", a-t-il ajouté.

- Le Pen creuse l'écart-

Un ministre croit savoir qu'Emmanuel Macron, déjà identifié comme "un réformateur économique", pourrait investir dans son futur programme des domaines tels que l'éducation, la culture, la jeunesse, la cohésion sociale et le climat.

Selon cette source, "l'idée est d'avoir quelques objets de rupture forts, quelques marqueurs".

Dans l'attente de M. Macron, un sondage Elabe mercredi pour BFMTV et L'Express avec SFR confirme les dynamiques observées ces dernières semaines, et montre un intérêt croissant de l'électorat populaire pour le scrutin.

Le chef de l'Etat sortant est ainsi donné en tête avec 24,5% des intentions de vote, comme dans toutes les enquêtes d'opinion réalisées jusqu'à présent.

Dans la lutte pour la seconde place, synonyme d'accès au second tour, Marine Le Pen creuse l'écart sur ses poursuivants en gagnant 3 points à 18% d'intentions de vote, tandis qu'Eric Zemmour est stable à 13,5% et Valérie Pécresse chute de 2,5 points à 11,5%. La candidate LR est talonnée par Jean-Luc Mélenchon (11%).

"On a le sentiment que l'électorat populaire, mais aussi celui qui est le plus loin de la politique, rentre progressivement dans la campagne, ce qui peut profiter à Marine Le Pen ou, à l'autre bout de l'échiquier, à Jean-Luc Mélenchon", souligne Bernard Sananès.

Pour la candidate LR Valérie Pécresse, au contraire, "le doute s'est installé dans l'électorat de droite", observe-t-il, avec "une érosion continue qui s'est accélérée".

Sur BFMTV, le ministre des Finances Bruno Le Maire, issu lui-même de la droite, a attribué les difficultés de Mme Pécresse à "la poursuite de la lente décomposition de l'espace politique des Républicains, qui n'existe pas".

A gauche, Jean-Luc Mélenchon bénéficie d'une "dynamique légère, mais continue", observe M. Sananès: "Si ça continue, cela pourrait peut-être déclencher un phénomène de vote utile comme en 2017".

Au programme de la journée, Valérie Pécresse et la socialiste Anne Hidalgo doivent s'exprimer sur la crise en Ukraine.

Sur le même sujet, le président du RN Jordan Bardella a prévenu sur Europe 1 qu'Emmanuel Macron devra "assumer une explosion des factures de gaz" des Français si la Russie prend des mesures de "rétorsion" aux sanctions européennes.

Le communiste Fabien Roussel, l'écologiste Yannick Jadot et Mme Hidalgo doivent aussi s'exprimer devant le Conseil économique social et environnemental (Cese).

D.Richter--MP