Münchener Post - En pleine guerre en Ukraine, Macron prépare le monde agricole à des jours difficiles

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En pleine guerre en Ukraine, Macron prépare le monde agricole à des jours difficiles

En pleine guerre en Ukraine, Macron prépare le monde agricole à des jours difficiles

"Souveraineté alimentaire" et "résilience": le président Emmanuel Macron a apporté samedi le soutien de l'Etat au monde paysan réuni au Salon de l'agriculture, au moment où la guerre fait rage en Ukraine.

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"Cette guerre durera" et "il faut nous y préparer", a prévenu avec gravité le président, les traits tirés, juste avant l'ouverture du salon au public porte de Versailles à Paris, à quelques pas de cochons, vaches et moutons de l'élite du cheptel français.

 

- Accueil bienveillant -

"Nous sommes en train de bâtir (...) un plan de résilience, d'abord pour sécuriser pour nos filières, nos intrants, ensuite pour essayer au maximum de bâtir des boucliers en termes de coûts aux niveaux national et européen", a toutefois voulu rassurer M. Macron.

Les contours de ce plan devraient être précisés dans la semaine.

"Le bouclier alimentaire, c'est produire en France, produire en Europe, c'est la souveraineté alimentaire", a abondé la patronne de la FNSEA et du syndicat agricole européen majoritaire Copa, Christiane Lambert.

Tout à la joie de cette 58e édition après une année blanche pour cause de pandémie, le monde paysan a donc assisté à un message présidentiel empreint de gravité. Arrivé sur place vers 07H30, M. Macron est reparti peu avant 09H00, alors qu'il avait passé douze heures au salon lors de sa dernière édition en 2020.

Le président a néanmoins reçu un accueil bienveillant. "Merci pour ce que vous faites", "bon courage", a-t-on pu entendre. "Ensemble nous tiendrons, quoi qu'il advienne", a-t-il promis.

- Flambée des coûts -

Emmanuel Macron a coupé le ruban d'inauguration sous le regard de Neige, la vache égérie de l'événement, avant que le Premier ministre Jean Castex ne prenne le relais pour défendre le bilan du quinquennat à six semaines de l'élection présidentielle et en pleine inquiétude autour de la guerre en Ukraine.

"Il n'y a pas lieu de s'affoler mais nous préparons (...) toutes les hypothèses et notamment celle qui consiste à accompagner les filières", a tenu à rassurer le Premier ministre.

M. Castex a parcouru les travées pendant des heures, goûtant une part de reblochon d'un côté, un shot de rhum de l'autre, saluant les exposants venus des quatre coins du pays qui s'activaient dans des odeurs de confit de canard et de charcuterie.

A ses côtés, le ministre de l'Agriculture Julien Denormandie a estimé que la grave crise russo-ukrainienne n'entraînait pas de risque "de pénurie" alimentaire pour la France, mais plutôt une inquiétude sur les prix de l'énergie (y compris le gaz qui sert à fabriquer les engrais) et de l'alimentation du bétail.

Une menace géopolitique qui s'ajoute à l'extrême tension des négociations commerciales en cours entre industriels de l'agroalimentaire et supermarchés, qui déterminent les prix de l'alimentation pour l'année.

Emmanuel Macron en a appelé les acteurs "à la responsabilité" pour que ces négociations, qui s'achèvent mardi, aboutissent à une "juste rémunération" des agriculteurs.

- "On va voir les cochons!" -

Plusieurs prétendants à l'Elysée devraient visiter le salon ouvert jusqu'au dimanche 6 mars, dont le communiste Fabien Roussel, la LR Valérie Pécresse, la socialiste Anne Hidalgo, la candidate RN Marine Le Pen et son rival d'extrême droite Eric Zemmour.

Dans ce contexte électoral, le président du salon Jean-Luc Poulain a alerté sur une "crise de vocation": "On perd en gros 100.000 agriculteurs tous les dix ans et il est bien qu'il y ait un débat sur la vision du métier".

Pintes de bière, tartiflette ou assiette d'huitres à la main, les visiteurs étaient nombreux à déambuler dans les allées dès samedi dans une atmosphère bon enfant.

"Je n'ai plus de pain": certains stands, comme celui de Corrèze avec ses tartines de jambon et fromage toasté, frôlaient la rupture de stock dès la mi-journée.

Les enfants eux n'avaient d'yeux que pour les animaux: un lapin géant, un veau "tout laineux" et des poissons de la Manche.

"On va voir les cochons!", hurlait Thomas, 8 ans, qui découvrait avec effarement que le porc cul noir du Limousin n'est pas rose et lisse mais "a des poils partout" avec des taches noires.

sb-jri-pab-adr/pn/npk

C.Maier--MP