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Pas de répit dans les frappes israéliennes à Gaza, plus de 35.000 morts selon le Hamas
Pas de répit dans les frappes israéliennes à Gaza, plus de 35.000 morts selon le Hamas / Photo: Menahem KAHANA - AFP

Pas de répit dans les frappes israéliennes à Gaza, plus de 35.000 morts selon le Hamas

Les frappes et les opérations au sol meurtrières israéliennes ne connaissent pas de répit dans la bande de Gaza assiégée et menacée de famine, plus de sept mois après le début de la guerre qui a coûté la vie à plus de 35.000 Palestiniens selon le Hamas dimanche.

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L'offensive majeure de l'armée israélienne, déclenchée par une attaque sanglante sans précédent du mouvement islamiste palestinien Hamas contre Israël le 7 octobre, a dévasté le petit territoire palestinien surpeuplé, où selon l'ONU il n'y a plus "d'endroit sûr" pour les quelque 2,4 millions d'habitants.

Les plus grandes craintes internationales concernent aujourd'hui la ville de Rafah, dans l'extrême sud de la bande de Gaza, et les quelque 1,4 million de Palestiniens qui s'y entassent, en majorité déplacés par les bombardements destructeurs et les combats.

Mais pour le secrétaire d'Etat américain Antony Blinken, dont le pays est hostile à un assaut majeur à Rafah, "il restera toujours des milliers de membres armés du Hamas", même avec une telle intervention. Une offensive risquerait de créer "le chaos" et à terme, un retour du Hamas, a-t-il affirmé sur la chaîne NBC.

Selon des correspondants de l'AFP et des témoins, les raids aériens israéliens ont visé plusieurs secteurs du territoire palestinien dont Rafah.

"Des véhicules militaires israéliens ont avancé sur environ 2,5 kilomètres en profondeur" de Rafah, a dit le porte-parole de l'autorité des points de passages de Gaza, Hicham Adwan.

L'armée a affirmé que ses troupes poursuivaient des opérations "ciblées" dans l'est de Rafah, et "dix terroristes du Hamas y ont été éliminés".

Ces dernières 24 heures, au moins 63 morts supplémentaires ont été recensés à Gaza, a indiqué le ministère de la Santé du Hamas. Un hôpital de Rafah a annoncé avoir reçu les corps de 18 personnes.

- "Il n'y a pas d'endroit sûr à Gaza" -

"Les tirs d'artillerie n'ont jamais cessé (...) Pendant un instant, nous avons eu l'impression qu'ils (les soldats israéliens) étaient à notre porte", a raconté à l'AFP Mohammed Hamad, un habitant de l'est de Rafah qui a dû fuir vers l'ouest de la ville".

Après des ordres d'évacuation émis par l'armée, quelque 300.000 habitants de l'est de Rafah ont quitté le secteur, a dit un communiqué militaire en précisant que les zones à évacuer étaient "le théâtre d'activités terroristes du Hamas".

Mettant en garde contre "la possibilité de nouveaux crimes atroces" en cas d'offensive à grande échelle à Rafah, Volker Türk, Haut-commissaire de l'ONU aux droits de l'homme, a souligné que "les villes supposées recevoir des déplacés sont déjà "réduites en ruines".

"Les derniers ordres d'évacuation affectent près d'un million de personnes à Rafah. Où doivent-elles aller maintenant? Il n'y a pas d'endroit sûr à Gaza", a-t-il dit.

En attaquant Rafah, le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a voulu "faire capoter" les pourparlers en vue d'une trêve et d'une libération d'otages retenus à Gaza depuis le 7 octobre, a accusé le Hamas dans un communiqué.

Le Hamas avait dit avoir accepté une proposition des médiateurs (Egypte, Qatar, Etats-Unis) sur une trêve, mais Israël avait répondu que la proposition acceptée était "loin de (ses) exigences".

- "Le Hamas tente de se reconstruire" -

Considéré comme un groupe terroriste par Israël, l'Union européenne et les Etats-Unis, le Hamas a pris en 2007 le pouvoir à Gaza. Avant la guerre, cette bande de terre de 40 km de long et 10 de large, était soumise depuis 2007 à un blocus aérien, terrestre et maritime israélien.

Le 7 octobre, des commandos du Hamas infiltrés depuis la bande de Gaza voisine dans le sud d'Israël ont lancé une attaque qui a fait plus de 1.170 morts, majoritairement des civils, selon un bilan de l'AFP établi à partir de données officielles israéliennes. Plus de 250 personnes ont été enlevées durant l'attaque et 128 restent captives à Gaza, dont 36 seraient mortes, selon l'armée.

En riposte, l'armée israélienne a lancé des bombardements aériens intenses suivis d'une offensive terrestre le 27 octobre, qui ont provoqué des destructions colossales, déplacé la majorité de la population et provoqué une catastrophe humanitaire avec un risque de famine imminent selon l'ONU et un lourd bilan humain: 35.034 de morts en majorité des civils selon le ministère de la Santé du Hamas.

- Deux milliards de dollars -

Selon l’armée israélienne, 272 de ses soldats ont été tués dans la campagne militaire sur Gaza depuis le 27 octobre.

Il s'exprimait lors d'une conférence internationale à Koweït où des donateurs se sont engagés à verser plus de 2 milliards de dollars sur deux ans pour les opérations humanitaires à Gaza.

L'entrée des aides à Gaza est quasiment bloquée selon l'ONU depuis que les troupes israéliennes ont pénétré lundi dans l'est de Rafah et pris le point de passage frontalier avec l'Egypte, verrouillant une porte d'entrée névralgique pour les convois d'aide.

T.Gruber--MP