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Frappes israéliennes à Gaza après un appel au cessez-le-feu
Frappes israéliennes à Gaza après un appel au cessez-le-feu / Photo: Menahem KAHANA - AFP

Frappes israéliennes à Gaza après un appel au cessez-le-feu

Des bombardements israéliens meurtriers ont ciblé dimanche la bande de Gaza, notamment la ville de Rafah, au lendemain d'un appel des médiateurs internationaux à Israël et au Hamas pour conclure un cessez-le-feu, après bientôt huit mois de guerre.

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Malgré les protestations de la communauté internationale, l'armée israélienne poursuit son offensive à Rafah, une ville frontalière avec l'Egypte dans le sud du territoire palestinien, lancée le 7 mai afin, selon elle, de détruire les derniers bataillons du mouvement islamiste.

Environ un million de Palestiniens, selon l'ONU, ont déjà fui Rafah face à la progression des troupes israéliennes.

"Des milliers de familles ont été forcées de fuir. Les 36 abris à Rafah de l'agence de l'ONU pour les réfugiés palestiniens (Unrwa) sont désormais vides", a annoncé dimanche cette organisation.

L'offensive israélienne a fait au moins 60 morts en 24 heures dans le territoire assiégé, selon le ministère de la Santé du gouvernement de Gaza dirigé par le Hamas.

- Appels à l'aide -

Dimanche, des témoins ont déclaré à l'AFP avoir vu des véhicules militaires israéliens dans l'ouest et le centre de Rafah. Ils ont fait état de fortes explosions, de combats, de tirs continus avec des drones et des hélicoptères Apache.

Le Croissant-Rouge palestinien a dit recevoir des appels à l'aide de civils mais ajouté qu'il était "très difficile" de les atteindre, "en raison de la poursuite des bombardements israéliens".

Dans le nord du territoire, trois Palestiniens ont été tués, dont un enfant, dans un bombardement sur la ville de Gaza, selon une source hospitalière. Dans le centre, les secteurs de Deir al-Balah, Bureij et Nousseirat ont été visés par des frappes.

Dans le paysage dévasté du camp de Jabalia, dans le nord, des habitants, de retour après la fin d'une opération terrestre israélienne, fouillaient les ruines à la recherche de quelques affaires.

"Nous voulons nous réapproprier nos vies. Nous refusons de rester dans les écoles et les abris. Nous nettoierons autant que nous le pourrons et nous resterons ici", a témoigné à l'AFP Fares Jabr, un habitant du camp.

La guerre a éclaté le 7 octobre quand des commandos du Hamas infiltrés depuis la bande de Gaza ont mené une attaque sans précédent contre le sud d'Israël, qui a entraîné la mort de 1.189 personnes, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP réalisé à partir de chiffres officiels israéliens.

Sur les 252 personnes enlevées durant l'attaque, 121 sont toujours retenues en otages à Gaza, dont 37 sont mortes, selon l'armée israélienne.

En riposte, Israël a déclaré la guerre au Hamas, qu'il considère comme une organisation terroriste de même que les Etats-Unis et l'Union européenne. Son armée a lancé une offensive dans la bande de Gaza qui a fait jusqu'à présent 36.439 morts, selon des données du ministère de la Santé du Hamas.

Cette feuille de route proposée par Israël prévoit dans une première phase, selon Joe Biden, un cessez-le-feu de six semaines accompagné notamment d'un retrait israélien des zones densément peuplées de Gaza, de la libération de certains otages, des femmes et des malades, et de la libération de prisonniers palestiniens détenus par Israël.

Les contours de la deuxième phase du plan seront négociés pendant le cessez-le-feu, selon M. Biden. En cas de négociations concluantes, les combats s'arrêteraient définitivement, tous les otages rentreraient chez eux, soldats compris, et l'armée se retirerait complètement du territoire.

- Netanyahu sous pression -

Mais Benjamin Netanyahu a affirmé samedi que les "conditions" pour arriver à un "cessez-le-feu permanent" n'avaient pas changé et comprenaient la "destruction" du mouvement islamiste, au pouvoir à Gaza depuis 2007, ainsi que la "libération de tous les otages".

M. Netanyahu est sous forte pression dans son pays. Ses ministres d'extrême droite, Itamar Ben Gvir et Bezalel Smotrich, ont menacé de quitter le gouvernement s'il mettait fin à la guerre avant d'en finir avec le Hamas, alors que de nombreux Israéliens continuent de descendre dans la rue pour réclamer un accord assurant la libération des otages.

Il a néanmoins reçu le soutien du chef de l'opposition, Yaïr Lapid, et du président Isaac Herzog.

Le Hamas a dit considérer "positivement" la feuille de route annoncée par M. Biden, après avoir réitéré ses exigences d'un cessez-le-feu permanent et d'un retrait total israélien de Gaza.

Dans le territoire frappé par une catastrophe humanitaire majeure, le point de passage de Rafah, crucial pour l'acheminement de l'aide internationale, est fermé depuis que l'armée en a pris le contrôle le 7 mai du côté palestinien.

Dimanche, une réunion entre l'Egypte, les Etats-Unis et Israël s'est tenue au Caire pour discuter de sa réouverture, sans qu'aucun accord ait été annoncé.

Le Caire a réitéré son refus de voir le côté palestinien du point de passage contrôlé par Israël, selon un haut responsable cité par la télévision Al-Qahera News, proche du renseignement égyptien.

Selon les autorités israéliennes, 764 camions égyptiens transportant de l'aide humanitaire sont entrés cette semaine dans la bande de Gaza depuis Israël, via le passage de Kerem Shalom.

Mais selon l'ONU, la bande de Gaza devrait recevoir quotidiennement au moins 500 camions d'aide pour répondre aux besoins immenses de ses 2,4 millions d'habitants.

G.Loibl--MP