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La Défense civile de Gaza annonce la mort de dix proches du chef du Hamas dans une frappe
La Défense civile de Gaza annonce la mort de dix proches du chef du Hamas dans une frappe / Photo: Omar AL-QATTAA - AFP

La Défense civile de Gaza annonce la mort de dix proches du chef du Hamas dans une frappe

L'armée israélienne a bombardé mardi la bande de Gaza, où une frappe a tué dix proches du chef du Hamas, selon la Défense civile, pendant que les Etats-Unis pressent Israël d'éviter une nouvelle escalade à la frontière avec le Liban.

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Le ministre israélien de la Défense, Yoav Gallant, poursuit sa visite à Washington, deux jours après l'annonce par le Premier ministre, Benjamin Netanyahu, que la phase "intense" de la guerre contre le mouvement islamiste palestinien était proche.

La Défense civile de Gaza a annoncé mardi que dix membres de la famille d'Ismaïl Haniyeh, le chef politique du Hamas qui vit en exil au Qatar, avaient été tués dans une frappe israélienne sur un camp de réfugiés de la ville de Gaza, dans le nord.

Sollicitée par l'AFP, l'armée israélienne a indiqué ne pas être en mesure de confirmer ces informations.

"Un certain nombre de martyrs est toujours sous les décombres", a déclaré Mahmoud Bassal, le porte-parole de la Défense civile, précisant que la soeur du chef du Hamas, Zahr Haniyeh, avait été tuée avec neuf autres personnes dans cette frappe sur le camp de Chati.

En avril, trois fils et quatre petits-enfants de M. Haniyeh avaient péri dans une frappe à Chati. Ismaïl Haniyeh avait alors indiqué qu'environ 60 membres de sa famille avaient été tués depuis le début de la guerre le 7 octobre.

Selon un correspondant de l'AFP, une frappe a également fait cinq morts, dont deux enfants, près de l'hôpital al-Chifa de la ville de Gaza. Leurs corps reposaient dans une mare de sang avant que les secouristes ne les évacuent.

Dans le sud, deux frappes aériennes ont visé le centre de Rafah, où des véhicules militaires ont ouvert le feu, tandis que des quartiers ouest de la ville, frontalière avec l'Egypte, ont été la cible de bombardements et de tirs de chars, selon des témoins.

- "Déraciner" le Hamas -

Benjamin Netanyahu avait annoncé dimanche que la phase "intense" des combats touchait à sa fin, notamment à Rafah où l'armée a lancé le 7 mai une offensive terrestre, mais que la guerre contre le Hamas se poursuivrait.

Il avait répété que "l'objectif" était "de récupérer les otages" retenus à Gaza et de "déraciner le régime du Hamas", en place depuis 2007 et considéré comme terroriste par les Etats-Unis, l'Union européenne et Israël.

Le Premier ministre avait aussi affirmé qu'après la fin de cette phase, Israël serait "en mesure de redéployer certaines forces vers le nord", près de la frontière avec le Liban, ajoutant aux craintes d'une extension du conflit.

A Washington, le chef de la diplomatie américaine, Antony Blinken, s'est entretenu lundi avec le ministre israélien de la Défense des tensions au Liban et des efforts déployés pour parvenir à un accord sur la libération des otages.

Le secrétaire d'Etat "a souligné l'importance d'éviter une nouvelle escalade du conflit et de parvenir à une solution diplomatique qui permette aux familles israéliennes et libanaises de rentrer chez elles", a indiqué son porte-parole, Matthew Miller.

Les échanges de tirs entre l'armée israélienne et le Hezbollah libanais, un puissant mouvement islamiste allié du Hamas, armé et financé par l'Iran, se sont multipliés depuis le début de la guerre à Gaza et ont entraîné le déplacement de dizaines de milliers d'habitants des zones frontalières du sud du Liban et du nord d'Israël.

La visite de M. Gallant fait suite à une semaine de tensions entre les Etats-Unis et Israël, après des critiques israéliennes sur des retards de livraisons d'armes américaines.

"L'alliance entre Israël et les Etats-Unis (...) est extrêmement importante", a affirmé lundi le ministre israélien, qui doit rencontrer mardi son homologue américain Lloyd Austin.

- "Complètement piégés" -

La guerre a été déclenchée le 7 octobre par une attaque menée par des commandos du Hamas dans le sud d'Israël, qui a entraîné la mort de 1.195 personnes, majoritairement des civils, selon un décompte de l'AFP établi à partir de données officielles israéliennes.

Sur 251 personnes enlevées, 116 sont toujours retenues en otages à Gaza, dont 42 sont mortes, selon l'armée.

En riposte, l'armée israélienne a lancé une offensive dans le territoire palestinien qui a fait jusqu'à présent 37.626 morts, en majorité des civils, selon des données du ministère de la Santé du gouvernement de Gaza, dirigé par le Hamas.

M. Blinken a "insisté" face à M. Gallant sur la nécessité pour Israël de faciliter l'acheminement de l'aide humanitaire dans la bande de Gaza assiégée.

"Il n'y a plus d'eau ni de nourriture. Nous sommes complètement piégés", a témoigné Haitham Abu Taha, parmi les quelques Palestiniens revenus à Rafah.

Le chef de l'agence de l'ONU en charge des réfugiés palestiniens (Unrwa), Philippe Lazzarini, a affirmé lundi que les pillages et la contrebande étaient "généralisés" dans la bande de Gaza, et "empêchaient" la livraison de l'aide dont la population a "désespérément besoin".

L'Unrwa est en crise depuis qu'Israël accuse 12 de ses employés d'être impliqués dans l'attaque du 7 octobre. Lundi, des familles de personnes tuées lors de l'attaque ont porté plainte contre cette agence, l'accusant d'avoir contribué à ce massacre sans précédent.

En Israël, où Benjamin Netanyahu est vivement critiqué pour sa gestion de la guerre, les manifestations se multiplient pour exiger le retour des otages et la tenue d'élections anticipées.

Mais les tentatives de médiation internationales en vue d'une trêve associée à la libération des otages se heurtent à l'intransigeance des deux camps. Le Hamas a réaffirmé lundi que tout accord devait "inclure un cessez-le-feu permanent et un retrait complet" israélien de Gaza, des conditions qu'Israël a toujours rejetées.

A.Weber--MP