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Bombardements israéliens sur Gaza, des milliers de familles fuient dans le sud
Bombardements israéliens sur Gaza, des milliers de familles fuient dans le sud / Photo: Eyad BABA - AFP

Bombardements israéliens sur Gaza, des milliers de familles fuient dans le sud

Des milliers de familles palestiniennes ont fui mardi plusieurs secteurs du sud de la bande de Gaza, une nouvelle fois poussées sur les routes après des ordres d'évacuation de l'armée israélienne, pendant que les bombardements se poursuivent à travers le territoire assiégé.

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Environ 250.000 personnes, selon l'ONU, sont appelées à évacuer depuis lundi des secteurs de l'est de Rafah et de Khan Younès, contraintes de repartir en quête d'eau, de nourriture et d'abris à travers le territoire dévasté par près de neuf mois de guerre entre Israël et le mouvement islamiste Hamas.

Mardi, des familles de déplacés fuyaient à pied, ou entassées dans des voitures et des remorques surchargées, au milieu des ruines poussiéreuses de Khan Younès, la plus grande ville du sud du territoire. Certains avaient dormi dehors, ne sachant où aller.

Des frappes aériennes, selon des témoins, ont visé la ville, d'où l'armée israélienne s'était retirée début avril après une bataille de plusieurs mois. Des sources médicales ont fait état d'au moins huit morts et une trentaine de blessées dans ce secteur.

- 1,9 million de déplacés -

Au total, 1,9 million d'habitants de la bande de Gaza sont à présent déplacés, selon l'ONU, soit 80% de la population.

"Plus d'un million de personnes sont une fois encore à nouveau déplacées", ce qui porte "à 1,9 million le nombre" de déplacés à travers Gaza, a déclaré mardi la coordinatrice humanitaire de l'ONU pour le territoire, Sigrid Kaag, qui s'est dite "vivement préoccupée" par les nouveaux ordres d'évacuation.

Ces ordres ont fait suite à des tirs de roquettes lundi vers Israël, revendiqués par le Jihad islamique, un groupe armé palestinien allié du Hamas.

Après avoir lancé une offensive terrestre le 27 octobre dans le nord de la bande de Gaza, l'armée s'est progressivement dirigée vers le sud, ordonnant aux civils d'évacuer les zones qu'elle visait.

Le 7 mai, elle a lancé une opération terrestre à Rafah, une ville frontalière avec l'Egypte, alors présentée comme l'ultime étape de la guerre contre le Hamas, poussant un million de Palestiniens à fuir, selon l'ONU.

Mais ces dernières semaines, les combats ont à nouveau gagné en intensité dans plusieurs régions que l'armée avait dit contrôler, notamment dans le nord du territoire.

L'armée a affirmé mardi poursuivre ses opérations à Choujaïya, dans le nord, dans le centre de la bande de Gaza ainsi qu'à Rafah. Elle a annoncé avoir éliminé de "nombreux terroristes" à Choujaïya, un quartier est de la ville de Gaza, où elle a lancé le 27 juin une opération qui a poussé, selon l'ONU, entre 60.000 et 80.000 personnes à fuir.

L'armée a annoncé par ailleurs la mort de deux soldats lundi, portant à 319 le nombre de militaires tués depuis le 27 octobre dans la bande de Gaza.

- "Un abîme de souffrance" -

La guerre a été déclenchée le 7 octobre par une attaque sans précédent menée par des commandos du Hamas infiltrés dans le sud d'Israël depuis Gaza, qui a entraîné la mort de 1.195 personnes, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP établi à partir de données officielles israéliennes.

Sur 251 personnes enlevées durant l'attaque, 116 sont toujours retenues en otages à Gaza, parmi lesquelles 42 sont mortes, selon l'armée.

En riposte, l'armée israélienne a lancé une offensive dans la bande de Gaza, qui a fait jusqu'à présent 37.925 morts, en majorité des civils, selon des données du ministère de la Santé du gouvernement de Gaza, dirigé par le Hamas.

Le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, a promis de détruire le Hamas, au pouvoir à Gaza depuis 2007 et considéré comme une organisation terroriste par les Etats-Unis, l'Union européenne et Israël.

Il a réaffirmé mardi que la guerre se terminerait une fois tous les objectifs "atteints", "dont la destruction du Hamas et la libération de tous les otages".

Réagissant à des déclarations anonymes reprises selon lui dans le journal américain New York Times, indiquant qu'Israël serait prêt à mettre un terme à la guerre sans avoir atteint ses objectifs, M. Netanyahu a assuré que cela "n'arriverait pas".

"Nous ne succomberons pas aux sirènes du défaitisme", a-t-il dit, selon son bureau.

Lundi, il avait assuré que "la fin de la phase d'élimination de l'armée terroriste du Hamas" approchait.

La guerre a provoqué un désastre humanitaire dans le petit territoire, où l'eau et la nourriture manquent, où l'aide strictement contrôlée par les autorités israéliennes arrive en quantité insuffisante.

"Les civils palestiniens de Gaza sont plongés dans un abîme de souffrance. Leur vie est brisée", a déclaré mardi Sigrid Kaag. "La guerre n'a pas uniquement créé la plus profonde des crises humanitaires. Elle a déclenché un maelstrom de misère humaine", a ajouté la responsable de l'ONU.

G.Murray--MP