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Somalie: au moins 37 morts dans l'attentat des shebab à Mogadiscio
Somalie: au moins 37 morts dans l'attentat des shebab à Mogadiscio / Photo: Hassan Ali ELMI - AFP

Somalie: au moins 37 morts dans l'attentat des shebab à Mogadiscio

Au moins 37 personnes ont été tuées et de nombreuses autres blessées dans un attentat suicide du groupe islamiste radical shebab, suivi de tirs d'hommes armés, vendredi soir sur une plage fréquentée de la capitale somalienne Mogadiscio, selon un nouveau bilan des autorités samedi.

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L'attentat, revendiqué par ce groupe lié à Al-Qaïda via un message posté sur un site pro-shebab, est l'un de plus meurtriers de ces derniers mois en Somalie.

"Le nombre de personnes tuées est de 37 au total", a indiqué le ministre de la Santé Ali Haji Adam dans un communiqué samedi soir. Un précédent bilan faisait état de 32 morts.

Onze personnes sont en soins intensifs, 64 sont hospitalisées pour blessures tandis que 137 personnes légèrement blessées ont pu quitter l'hôpital après des soins, a-t-il précisé.

Le quartier huppé, avec ses hôtels et ses restaurants chics, a déjà été la cible d'attaques par le passé.

Des survivants ont raconté qu'après l'explosion du kamikaze, des hommes avaient ouvert le feu sur la plage en cherchant à "tuer tous ceux qu'ils pouvaient".

"Les terroristes sans pitié ont tué des civils au hasard", a déclaré samedi à l'AFP un policier, Mohamed Omar, ajoutant que les forces de sécurité somaliennes ont tué cinq membres des shebab.

Les assaillants ont été désignés comme des "Kharijites", terme employé par les autorités somaliennes pour désigner les membres de ce groupe.

Hawo Mohamed, qui habite près des lieux de l'attentat, a rapporté qu'au moins sept de ses connaissances avaient été tuées dans l'attentat.

"Il y a du sang et des morceaux de corps humains éparpillés sur les lieux", a-t-il dit à l'AFP.

Les hôpitaux ont lancé des appels à donner du sang pour traiter les nombreux blessés, selon les médias locaux.

Rencontré dans une file de volontaires, Mahad Abdiaziz Ibrahim a indiqué à l'AFP être venu car c'était "la meilleure chose" qu'il pouvait faire. "Je donne mon sang pour aider ceux qui en ont désespérément besoin", a-t-il dit.

- "Panique" -

Un témoin, Ahmed Yare, a précisé que l'attaque était partie d'un hôtel.

"J'ai vu des blessés près de la plage, les gens hurlaient de panique et il était difficile de savoir qui était mort et qui ne l'était pas", a-t-il dit à l'AFP.

D'autres témoins ont confirmé que de nombreuses personnes fréquentaient la plage lorsque l'explosion s'est produite.

"Tout le monde a paniqué et il était difficile de savoir ce qui se déroulait car les tirs ont commencé peu après l'explosion", a dit à l'AFP le témoin Abdilatif Ali.

Le président Hassan Cheikh Mohamoud a indiqué sur X qu'il allait convoquer une réunion d'urgence avec le Premier ministre et "de hauts responsables sécuritaires pour remédier à la situation".

Le Premier ministre Hamza Abdi Barre a qualifié l'attaque "d'atrocité barbare fondamentalement contraire aux valeurs de notre religion et notre culture".

Le président de la Commission de l'Union africaine (UA), Moussa Faki Mahamat, a jugé l'attentat "horrible" et "impitoyable" sur X. Les Nations unies en Somalie ont pour leur part condamné une attaque "abjecte".

Mi-juillet, neuf personnes avaient été tuées et vingt autres blessées à Mogadiscio dans l'explosion d'une voiture piégée devant un café bondé lors de la retransmission de la finale de l'Euro-2024, selon un bilan de sources sécuritaires.

Les shebab ont perpétré par le passé de nombreux attentats à la bombe et autres attaques à Mogadiscio et dans plusieurs régions de ce pays instable de la Corne de l'Afrique.

Bien qu'ils aient été chassés de la capitale par les forces de l'Union africaine en 2011, les rebelles sont toujours présents dans les zones rurales.

Le président somalien a promis une guerre "totale" contre les jihadistes. L'armée a joint ses forces à celles des milices claniques locales dans le cadre d'une campagne militaire soutenue par une force de l'UA et des frappes américaines. L'offensive a toutefois subi des revers.

P.Mueller--MP