Münchener Post - Censure: Barnier présente sa démission, Macron s'adresse aux Français

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Censure: Barnier présente sa démission, Macron s'adresse aux Français
Censure: Barnier présente sa démission, Macron s'adresse aux Français / Photo: ALAIN JOCARD - AFP

Censure: Barnier présente sa démission, Macron s'adresse aux Français

Et maintenant? Au lendemain d'une censure historique, Michel Barnier présente jeudi sa démission à Emmanuel Macron qui va s'exprimer à 20 heures à la télévision pour tenter de fixer un cap alors que s'ouvre une période politique d'une rare incertitude.

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Quand sera nommé le nouveau Premier ministre ? L'entourage du chef de l'Etat n'a fourni aucune précision, mais plusieurs familiers du président ont confié qu'il entendait le faire rapidement, à rebours des presque deux mois nécessaires cet été pour nommer Michel Barnier.

La France pourrait donc avoir un nouveau chef du gouvernement dès jeudi soir ? "Il n'a pas le choix", s'avance un proche d'Emmanuel Macron.

Car avec la chute de M. Barnier, la crise politique ouverte avec la dissolution de l'Assemblée nationale le 9 juin a franchi un cap inédit. Pour la première fois depuis 1962, un Premier ministre a été renversé par l'Assemblée nationale après qu'il a engagé sa responsabilité.

Privé de fusible, Emmanuel Macron essuie désormais une pluie d'attaques.

Immédiatement après la censure, la cheffe des députés de La France insoumise, Mathilde Panot, a réclamé "des présidentielles anticipées". "Même avec un Barnier tous les trois mois, Macron ne tiendra pas trois ans", a renchéri Jean-Luc Mélenchon.

Si Marine Le Pen n'a pour sa part pas formellement réclamé une démission du président, elle a estimé que "la pression" à son endroit "sera évidemment de plus en plus forte" si "on ne prend pas la voix du respect des électeurs".

Lors d'un entretien au 20H de TF1, la leader d'extrême droite a en outre assuré qu'elle et les siens "laisseront travailler" le futur Premier ministre, afin de "co-construire" un budget "acceptable pour tous".

- Fissures -

Il s'agit désormais pour le chef de l'Etat de résoudre la quadrature du cercle, entre reconduite du "socle commun" entre macronistes et LR ou élargissement de ses contours afin de dégager une coalition gouvernementale davantage capée pour résister à une future tentative de censure.

Car les fissures menacent le déjà fragile édifice: Laurent Wauquiez (LR) a ainsi déclaré que l'engagement de son parti en septembre dans la coalition gouvernementale "ne valait que pour Michel Barnier", quand Gabriel Attal (Renaissance) a proposé un accord de "non censure" avec le PS pour échapper à la tutelle du RN.

Le patron des députés macronistes va réunir les ténors de Renaissance jeudi dans la matinée, a-t-on appris de source parlementaire.

L'équation est d'autant plus complexe qu'une nouvelle dissolution et de nouvelles élections législatives ne peuvent pas intervenir avant juillet.

D'ici là, qui pour Matignon? Les noms du président du MoDem François Bayrou, du ministre des Armées Sébastien Lecornu, du LR Xavier Bertrand, de l'ex-Premier ministre socialiste Bernard Cazeneuve ou du maire de Troyes François Baroin circulent.

Le très droitier ministre de l'Intérieur Bruno Retailleau, jugé parfois proche des idées du RN, ou le macroniste historique Roland Lescure, associé à la branche sociale-démocrate de Renaissance, font également l'objet de supputations.

La tâche du futur titulaire s'annonce quoi qu'il en soit immense: dans son discours devant l'Assemblée qui s'apprêtait à le congédier, Michel Barnier a prévenu que la "réalité" budgétaire ne "disparaîtra pas par l'enchantement d'une motion de censure".

Attendu à 6,1% du PIB en 2024, bien plus que les 4,4% prévus à l'automne 2023, le déficit public raterait son objectif de 5% en l'absence de budget, et l'incertitude politique pèserait sur le coût de la dette et la croissance.

Emmanuel Macron, qui avait appelé mardi à "ne pas faire peur", devra jeudi soir se montrer convaincant pour rassurer. Une mission d'autant plus ardue que sa popularité est au plus bas depuis son arrivée au pouvoir en 2017, ou depuis la crise des gilets jaunes l'année suivante, selon les baromètres.

G.Murray--MP