La Turquie renforce ses poste-frontières pour le retour des réfugiés syriens
La Turquie renforce la capacité de ses poste-frontières pour permettre le retour des réfugiés syriens dans leur pays, a affirmé mardi le ministre turc de l'Intérieur.
"Nous avions jusqu'alors une capacité quotidienne de 3.000 passages et nous l'avons maintenant portée à 15.000 à 20.000 par jour", a annoncé le ministre Ali Yerlikaya.
De nombreux réfugiés syriens vivant en Turquie se sont précipités vers le sud du pays pour rentrer en Syrie à l'annonce de la chute du président Bachar al-Assad dimanche.
Le président turc Recep Tayyip Erdogan a par ailleurs annoncé lundi la réouverture du poste-frontière Yayladagi, situé dans la province de Hatay (sud) et fermé depuis 2013, pour permettre le retour des réfugiés syriens.
M. Yerlikaya a précisé qu'entre "300 et 400" passages ont eu lieu dimanche aux postes-frontières turcs vers la Syrie et ce nombre était déjà "le double" lundi midi.
Le ministre a annoncé qu'il rencontrera mercredi des responsables d'ONG syriennes, sans préciser lesquelles.
"Plus de 738.000 Syriens sont rentrés chez eux depuis 2016 de manière volontaire", a-t-il affirmé, ajoutant que 2.935.000 Syriens vivent toujours en Turquie.
"Je crois que le vent fort du changement qui souffle sur la Syrie sera bénéfique pour tous les Syriens, en particulier pour les réfugiés. A mesure que la Syrie gagnera en stabilité, les retours volontaires se multiplieront. Le désir des Syriens de retrouver leur patrie depuis 13 ans prendra fin", a affirmé lundi le président turc.
Alors que la présence de nombreux réfugiés fait débat au sein de la société turque, Ankara est en faveur d'un retour aussi rapide que possible en Syrie.
Le ministre de l'Intérieur a précisé que 1,24 million (42%) des réfugiés syriens en Turquie viennent de la région d'Alep, dont la capitale a été la première à tomber aux mains des rebelles le 1er décembre.
Tôt lundi matin, des correspondants de l'AFP ont vu des centaines de réfugiés se rassembler au poste-frontière de Cilvegözü, qui se trouve à 50 km à l'ouest d'Alep, deuxième ville de Syrie.
"Si vous leur aviez dit trois jours plus tôt ce qui allait se passer, personne n'y aurait cru", a commenté M. Yerlikaya.
"La Syrie a vécu une grande tragédie et le temps est enfin venu pour eux de se réjouir. Nous allons déployer d'importants efforts pour leur permettre de rentrer chez eux", a-t-il ajouté.
M. Erdogan a tenu mardi une série de conversations téléphoniques à propos de la Syrie avec la président de la Commission européenne Ursula von der Leyen, le secrétaire général de l'OTAN Mark Rutte et la cheffe du gouvernement italien Giorgia Meloni, ont indiqué ses services.
Lors de sa conversation avec Mme von der Leyen, il a assuré qu'un "retour sécurisé et volontaire des Syriens dans leur pays était en cours d'organisation".
P.Walsh--MP