Münchener Post - De retour à Damas, un chef rebelle se dit confiant dans l'unité post-Assad

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De retour à Damas, un chef rebelle se dit confiant dans l'unité post-Assad
De retour à Damas, un chef rebelle se dit confiant dans l'unité post-Assad / Photo: LOUAI BESHARA - AFP

De retour à Damas, un chef rebelle se dit confiant dans l'unité post-Assad

Riad Assaad, un chef rebelle syrien, se dit confiant, dans un entretien avec l'AFP, en la capacité des multiples factions qui ont contribué à la chute du président Bachar al-Assad à s'unir au sein d'une même force après des années de guerre.

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Ancien colonel, Riad Assaad avait fait défection de l'armée de l'air syrienne en juillet 2011, au début de la répression dans le sang par le pouvoir syrien de manifestations prodémocratie qui a tourné à la guerre civile.

Il avait fondé l'Armée syrienne libre (ASL), composée de militaires dissidents, devenue l'un des plus importants groupe d'opposition pendant la guerre qui a duré 13 ans. Il a perdu une jambe en mars 2013 dans une attaque à l'explosif ayant visé sa voiture dans l'est de la Syrie.

Bachar al-Assad a été chassé du pouvoir le 8 décembre dernier par une offensive fulgurante d'une coalition armée dominée par les islamistes radicaux de Hayat Tahrir al-Sham (HTS), qui a depuis nommé un gouvernement intérimaire.

Riad Assaad dit avoir étroitement collaboré avec HTS et être certain que le nouveau gouvernement allait chercher à unifier les différentes factions rebelles.

"Il est normal que la révolution ait traversé plusieurs épreuves" qui ont donné naissance à différentes factions avec parfois des idéologies opposées, explique Riad Assaad à l'AFP lors d'un entretien dimanche dans un hôtel à Damas.

"Mais la vérité c'est que ce pourquoi nous avons oeuvré depuis le début" c'est "d'avoir qu'une seule entité", semblable à un conseil militaire, pour diriger les forces d'opposition à Assad et "remporter la victoire", a-t-il ajouté.

HTS, ex-branche syrienne d'Al-Qaïda, affirme avoir rompu avec le jihadisme mais reste classé "terroriste" par plusieurs capitales occidentales, dont Washington.

Depuis la chute de Bachar al-Assad, HTS et le gouvernement transitoire ont insisté sur le respect des droits de tous les Syriens.

Certains des groupes qui ont pris les armes au côté d'HTS pour faire tomber le gouvernement Assad représentent des minorités religieuses ou ethniques, comme les Kurdes du nord du pays, ou des idéologies, comme le nationalisme laïc.

A l'étranger, les gouvernements ont apporté leur soutien à des degrés variés aux factions qu'ils soutiennent, dont la Turquie, acteur majeur dans le conflit en Syrie et soutien des nouvelles autorités, qui a rouvert son ambassade samedi.

Le gouvernement d'Assad était, pour sa part, soutenu par la Russie, l'Iran et le mouvement chiite libanais Hezbollah.

- "Justice" -

Aujourd'hui, Riad Assaad ne dirige plus l'ASL, qui rassemble désormais différents groupes rebelles, mais il reste une figure importante de l'opposition et se dit fier d'être retourné à Damas.

Il explique, qu'en collaboration avec les nouvelles autorités syriennes soutenues par HTS, il travaille à réunir les factions armées au sein d'un ministère de la Défense réorganisé, dans l'espoir que cette initiative puisse éviter des luttes intestines et des représailles.

"Notre objectif c'est le pardon et la réconciliation, mais il doit y avoir une justice transitoire pour qu'il n'y ait pas d'actes de vengeance", dit-il, demandant que les membres du gouvernement évincé répondent devant la justice des crimes commis sous le pouvoir autoritaire de l'ancien président.

Il a également appelé la communauté internationale à soutenir les nouvelles autorités.

Tout comme l'ASL avait demandé le soutien de l'étranger pendant la guerre, M. Assaad indique qu'"aujourd'hui nous demandons à nouveau d'être au côté du peuple syrien (...) pour que ce soit vraiment une Syrie pour tout le peuple syrien".

Dans l'optique de Riad Assaad, cette nouvelle Syrie aurait de "bonnes relations avec tous les pays du monde".

Mais la Russie, un des soutiens essentiels du pouvoir de Bachar al-Assad et qui dispose toujours de bases aérienne et navale dans l'ouest de la Syrie, devra trouver sa voie, selon lui.

La Russie doit "revoir ses calculs", estime-t-il.

"Elle a été un ennemi du peuple syrien. Nous espérons qu'elle va abandonner cette hostilité et être un ami."

C.Maier--MP