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Poutine dit que la Slovaquie a proposé d'accueillir des pourparlers sur l'Ukraine
Poutine dit que la Slovaquie a proposé d'accueillir des pourparlers sur l'Ukraine / Photo: Alexandr Demyanchuk - POOL/AFP

Poutine dit que la Slovaquie a proposé d'accueillir des pourparlers sur l'Ukraine

Le président russe Vladimir Poutine a affirmé jeudi que la Slovaquie avait proposé d'être une "plateforme" pour d'éventuelles négociations de paix sur l'Ukraine, près de trois ans après le début de l'assaut russe.

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Le Premier ministre slovaque Robert Fico "a dit que s'il y a des négociations, ils (les Slovaques, ndlr) seraient heureux de fournir la plateforme de leur pays", a déclaré Vladimir Poutine au cours d'une conférence de presse, disant juger cette solution "acceptable".

"Nous ne sommes pas contre", a-t-il souligné, louant la "position neutre" de la Slovaquie.

Robert Fico, l'un des rares dirigeants européens restés proches du Kremlin, a rencontré le président russe à Moscou le 22 décembre.

Cette visite d'un dirigeant européen dans la capitale russe, une démarche très rare, était allée à l'encontre de la politique d'isolement de Vladimir Poutine appliquée par les Occidentaux, qui s'efforcent de faire front uni dans leur soutien à Kiev.

L'hypothèse de négociations de paix pour mettre fin au conflit en Ukraine, déclenché par l'offensive russe de février 2022, est de plus en plus évoquée à moins d'un mois du retour à la Maison Blanche de Donald Trump.

Le républicain, déjà président de 2017 à 2021, a maintes fois promis de rétablir la paix en Ukraine "en 24 heures" et a appelé à un "cessez-le-feu immédiat" ainsi qu'à des pourparlers.

Mais le flou qui entoure son plan suscite l'inquiétude de l'Ukraine. En difficulté sur le front et très dépendante de l'aide occidentale, elle craint d'être contrainte à un accord qui lui serait défavorable.

- Gaz russe -

Robert Fico, qui dirige à nouveau depuis l'automne 2023 le gouvernement de la Slovaquie, un pays membre de l'UE et de l'Otan, a décidé de stopper toute aide militaire à l'Ukraine et plaide pour des pourparlers de paix.

Il reproche aussi à Kiev de mettre en péril l'approvisionnement de son pays en gaz russe, dont il est très dépendant.

L'Ukraine a fait savoir l'été dernier qu'elle ne renouvellerait pas le contrat la liant jusqu'à la fin de l'année à la Russie pour faire transiter le gaz russe vers l'Europe via son réseau étendu de gazoducs.

Aucune solution crédible n'a pour l'heure été trouvée.

Les Ukrainiens "punissent déjà l'Europe en mettant fin au contrat de fourniture de notre gaz", a estimé Vladimir Poutine jeudi.

Il est impossible de conclure un nouveau contrat "en 3-4 jours", a-t-il insisté.

Le président russe a assuré que son pays restait prêt à fournir du gaz à l'UE, suggérant notamment qu'il soit transporté par le gazoduc Yamal-Europe, dont un important tronçon passe par la Pologne.

Vladimir Poutine a affirmé que la Russie atteindrait "tous (ses) objectifs en Ukraine".

"C'est la tâche numéro un", a-t-il lancé.

Le président russe a à cet égard prévenu que son pays était prêt à utiliser de nouveau son missile de dernière génération Orechnik.

"Si cela s'avère nécessaire et si nous constatons que l'utilisation d'armes de moyenne portée plus puissantes est requise, bien sûr, nous les utiliserons, bien sûr. Mais nous ne sommes pas pressés", a-t-il dit.

L'armée russe a employé ce missile pour la première fois le 21 novembre contre une ville ukrainienne, M. Poutine ayant présenté cette attaque comme une réponse aux récentes frappes ukrainiennes sur le sol russe à l'aide de missiles américains et britanniques, tout en menaçant de frapper directement les pays qui arment Kiev.

Il a plusieurs fois menacé de faire bombarder "des centres de décision" à Kiev.

A.Fischer--MP