Fonderie de Bretagne: les négociations avec Renault sont à "un niveau de blocage", selon Ferracci
Les négociations avec le groupe automobile Renault pour qu'il s'engage à maintenir des commandes jusqu'en 2028 auprès de la Fonderie de Bretagne (FDB) "sont aujourd'hui à un niveau de blocage", a reconnu vendredi le ministre chargé de l'Industrie et de l'Energie Marc Ferracci, soulignant que le constructeur "a refusé de faire le dernier pas".
"Nous avons souhaité que Renault puisse s'engager sur une part de marché, c'est à dire une part de ses achats qui s'adressent à Fonderie de Bretagne. C'est sur ce point qu'il y a blocage et, que, au moment où nous nous parlons, Renault a refusé effectivement de faire le dernier pas", a déclaré le ministre sur la radio RMC.
"Je vais continuer à me battre à la fois pour essayer de rapprocher les points de vue, même si ce sera difficile, il faut bien le dire", a ajouté le ministre interrogé sur l'avenir de cette usine de 350 personnes qui fabrique des pièces en fonte pour l'automobile à Caudan (Morbihan).
Alors que les négociations se sont poursuivies ces dernières semaines, le ministre a indiqué que l'Etat, qui s'est engagé à financer des investissements à hauteur de 14 millions d'euros via un prêt, allait "continuer à chercher des solutions".
Dans une lettre ouverte adressée à Emmanuel Macron datée du 2 janvier, plusieurs responsables syndicaux ainsi que des députés ont appelé le président de la République à intervenir auprès de Renault pour que le constructeur, qui représentait jusqu'ici 95% du chiffre d'affaires de l'usine, s'engage à maintenir des commandes.
Le "désengagement soudain" du constructeur fait peser la menace d'une fermeture de l'usine, écrivent les signataires.
Si le fonds allemand Private Assets s'était porté candidat pour une reprise, s'engageant "à apporter 11.000 tonnes par an de productions nouvelles (...) permettant de sortir rapidement de la dépendance commerciale envers le secteur de l’automobile", Renault a refusé de maintenir ses commandes jusqu'en 2028, "le temps pour permettre la montée en charge de la diversification", selon ce courrier signé entre autres par la secrétaire générale de la CGT Sophie Binet et le président de la CFE-CGC François Hommeril.
S.Schuster--MP