Münchener Post - Présidentielle: la gauche dans l'impasse, l'extrême droite se déchire

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Présidentielle: la gauche dans l'impasse, l'extrême droite se déchire
Présidentielle: la gauche dans l'impasse, l'extrême droite se déchire

Présidentielle: la gauche dans l'impasse, l'extrême droite se déchire

Une gauche plus que jamais dans l'impasse et une extrême droite à couteaux tirés entre Marine Le Pen et Eric Zemmour: la confusion était palpable lundi chez les opposants d'Emmanuel Macron dans une campagne présidentielle stable dans les intentions de vote.

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Remportée par Christiane Taubira, la Primaire populaire, initiative citoyenne inédite en France rassemblant près de 400.000 votants, avait l'ambition de rassembler une gauche scotchée à un score historiquement bas dans les sondages, avec seulement un quart des intentions de vote.

 

Les vibrants appels pour une "gauche unie et debout" de Christiane Taubira, après sa victoire dimanche soir, se sont fracassés sans surprise sur un mur de refus de ses rivaux: l'Insoumis Jean-Luc Mélenchon, l'écologiste Yannick Jadot, la socialiste Anne Hidalgo et le communiste Fabien Roussel.

- L'heure des comptes -

L'euphorie de la victoire passée, l'ancienne ministre de la Justice a regretté lundi matin sur franceinfo la réaction des autres candidats de sa famille politique, "mépris est peut-être un mot trop fort, mais cette façon de tenir en distance de façon hautaine un processus démocratique".

"La question ce n'est pas de savoir si je m'entends bien avec les autres candidates et candidats, si on est contents de boire un chocolat chaud ensemble", a lancé Mme Taubira, créditée d'environ 4% des intentions de vote, derrière le leader insoumis (autour de 10%) et le candidat écologiste (autour de 5%).

"La question, c'est de répondre au problème du pouvoir d'achat de millions de Français (...)", a-t-elle martelé. Cette thématique, avec notamment une flambée des prix des carburants, constitue la première préoccupation des Français.

Les prochains sondages donneront une indication pour savoir si elle a su créer une dynamique en rassemblant comme elle le souhaite le "peuple de gauche".

Ou si en prenant des points à Yannick Jadot et surtout à Anne Hidalgo, elle n'a fait qu'affaiblir ses rivaux les plus proches, notamment le PS, ancien parti de gouvernement ayant donné deux chefs d'Etat au pays et menacé aujourd'hui de disparition en étant tombé sous la barre des 5% dans les sondages.

Pour le PS, l'heure des comptes semble même approcher: "si elle prend encore quelques voix à Anne Hidalgo, soit le PS débranche Anne Hidalgo et se rallie à Christiane Taubira, soit le PS risque tout simplement de disparaître", estimait lundi le politologue Brice Teinturier sur France Inter.

Mme Hidalgo peut cependant se targuer du ralliement lundi d'une partie de l'équipe de campagne de l'ex-candidat Arnaud Montebourg, qui avait jeté l'éponge mi-janvier.

- "Espèce de panique" -

Au sein de l'extrême droite, dont le poids électoral est plus conséquent avec environ 30% des intentions de vote, les "trahisons", petites phrases assassines et autres querelles familiales rythment désormais chaque jour de campagne.

Pour l'ex-polémiste Eric Zemmour, qui se félicitait vendredi d'avoir passé "une belle semaine", celle-ci a commencé lundi avec l'annonce de l'ouverture par le parquet de Paris d'une enquête pour viols visant son directeur des événements Olivier Ubéda.

"Vouloir casser ce qui marche. Salir pour empêcher. A vomir. Qui est dupe ? A qui le tour ?", a réagi l'intéressé dans un tweet.

Les atermoiements de Marion Maréchal, qui "penche" pour Eric Zemmour, ont ravivé les plaies du clan Le Pen. "C'est brutal, c'est violent, c'est difficile pour moi", avait réagi vendredi sa tante Marine Le Pen, déjà confrontée à des défections récentes de deux eurodéputés RN au profit de son rival d'extrême droite pourtant plus bas dans les sondages.

Samedi, elle avait lancé un ultimatum à ses troupes: que "ceux qui veulent partir partent. Mais ils partent maintenant !".

Il y a une "espèce de panique" au RN, a affirmé lundi Eric Zemmour après des propos jugés "assez pitoyables" de son président par intérim Jordan Bardella.

Ce dernier avait dénoncé la veille les "méthodes déloyales" de l'ex-polémiste pour attirer les cadres du RN l'accusant de "promettre de l'argent" et des investitures aux législatives.

Pendant ce temps, la majorité présidentielle prépare l'entrée en campagne du président sortant, donné en tête au premier tour depuis plusieurs mois avec 24-25% des intentions de vote.

Le site de campagne, avecvous2022.fr, a été lancé la semaine dernière, invitant les internautes à "faire entendre leur voix".

Et les "Jeunes avec Macron" vont présenter leurs propositions en début de soirée au siège parisien d'En Marche.

Un sondage Ifop-Fiducial publié lundi montre en tout cas une remarquable stabilité dans les intentions de vote pour la présidentielle d'avril, aucun candidat n'ayant bénéficié de dynamique depuis le début de l'année.

F.Koch--MP