Grand retour de la consigne en verre en France: Citeo espère faire décoller le réemploi
La consigne en verre à grande échelle va faire son grand retour en France au mois de mai, a confirmé mercredi lors d'un point presse l'organisme Citeo qui espère combler le retard en matière de réemploi des emballages.
Cinq ans après la loi Agec sur l'économie circulaire, le bilan reste en effet "mitigé", a souligné Valentin Fournel, directeur écoconception et réemploi pour Citeo, organisme coordonnant la collecte et le tri des déchets d'emballages ménagers.
Que ce soit pour le recyclage, la réduction des emballages ou leur réemploi, la France traîne.
L'objectif était de 10% d'emballages réemployés d'ici à 2027, avec un objectif intermédiaire de 5% pour 2023 mais "on n'y est pas encore", selon M. Fournel citant le dernier chiffre de l'observatoire du réemploi, qui plafonne à 1,5% en France.
Il a néanmoins salué l'obligation fixée par la loi, pour les éco-organismes, de consacrer 5% des contributions qu'ils reçoivent au développement du réemploi.
En vue du mois de mai, quatre grandes régions du nord-ouest de la France sont lancées dans des projets pour faciliter le réemploi de millions d'emballages en verre : Bretagne, Pays-de-la-Loire, Normandie et Hauts-de-France, couvrant un bassin de 16 millions d'habitants.
"L'objectif, c'est bien d'être prêt pour mai et d'avoir des premiers magasins qui peuvent avoir une offre de produits en emballage réemployables, avec des équipements de récupération" et "d'avoir cette première boucle qui tourne", a indiqué M. Fournel.
A ce stade, huit enseignes de grande distribution sont impliquées dans ce projet "ReUse" de Citeo, ainsi qu'une cinquantaine d'industriels de l'alimentaire et des boissons, avec ou sans alcool.
Des travaux sont également en cours avec des acteurs de la livraison à domicile, a-t-il précisé.
Pour cette première phase, étalée sur 18 mois, Citeo table sur 30 millions d'emballages réemployables mis en marché, avec un taux de réemploi "d'au moins 50%".
Un objectif "à la fois ambitieux et pas ambitieux", selon M. Fournel, qui assure qu'aucun dispositif existant actuellement en France n'"arrive à ces taux là".
Il espère, néanmoins, lorsque le réemploi arrivera à maturité, avoir des taux de réemploi encore plus importants, "autour des 80, 85%, voire au-delà".
M.Schulz--MP