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Tronçonneuse, hockey et potentiel salut nazi: une nouvelle semaine de l'ère Trump
Du drame, du désordre et des disputes: le style politique de Donald Trump a produit une nouvelle série de moments hors-normes cette semaine alors qu'il arrive à la fin du premier mois de son deuxième mandat à la Maison Blanche.
- Virés puis priés de revenir -
Plusieurs responsables clé de la sécurité nucléaire ont été remerciés dans le cadre des coupes budgétaires drastiques, avant une course désespérée pour les réembaucher. Mais, comme l'a admis un mémo officiel: l'administration ne sait pas "comment entrer en contact" avec les concernés.
"Nous devons faire ce que nous devons faire", a réagi Donald Trump, insistant, sans preuves, sur la corruption et le gâchis qui auraient été identifiés au sein des agences fédérales. "Parfois, ils vont virer du monde puis en reprendre quelques-uns... pas tout le monde, car beaucoup ont été licenciés."
- Tronçonneuse -
Acclamé par la foule, Elon Musk, chargé de tailler dans le budget fédéral, a brandi une tronçonneuse sur scène à la convention CPAC, la grand-messe des conservateurs américains près de Washington.
L'outil lui avait été offert par le président argentin, Javier Milei, qui en a fait un symbole de son programme de réduction stricte des services de l'Etat et de la bureaucratie.
Important soutien financier de la campagne électorale de Donald Trump, Elon Musk utilise les vastes pouvoirs qui lui ont depuis été dévolus avec la commission Doge pour démanteler des agences fédérales, comme celle de l'aide au développement international (Usaid).
La tronçonneuse n'était pas allumée et portait l'inscription phare de M. Milei: "Viva la libertad, carajo" ("Vive la liberté, bordel !").
- Géopolitique du hockey -
Un match de hockey sur glace entre les Etats-Unis et le Canada est devenu un symbole de la relation houleuse entre les deux voisins et alliés - alors que Donald Trump a répété son souhait de faire du Canada le 51e Etat américain.
"Vous ne pouvez pas prendre notre pays — et vous ne pouvez pas prendre notre sport", a écrit sur X le Premier ministre canadien, Justin Trudeau, quelques instants après la fin du match, remporté 3-2 par le Canada.
- Les "frères" Musk et Trump -
"J'ai l'impression de parler à deux frères", a remarqué Sean Hannity, présentateur star de la chaine conservatrice Fox New, lors d'une interview du président et son proche conseiller.
"Il fait travailler des jeunes très brillants, qui s'habillent bien pire que lui", a plaisanté Trump au sujet de Musk.
Le milliardaire, propriétaire de Tesla, X et SpaceX, a révélé qu'il aurait dans tous les cas soutenu Donald Trump, mais que la tentative d'assassinat visant le candidat républicain en juillet avait accéléré l'annonce.
- Salut nazi? -
Steve Bannon, ancien conseiller de Donald Trump, s'est fait remarquer au CPAC par un geste qualifié par certains de salut nazi.
Il a brièvement tendu sa main en l'air après avoir clamé devant les supporters de Donald Trump: "Nous n'allons pas reculer, nous n'allons pas capituler, nous n'allons pas abandonner. Luttez, luttez, luttez!"
Le président du principal parti français d'extrême droite, Jordan Bardella, a alors décidé d'annuler son discours prévu vendredi, invoquant "un geste faisant référence à l'idéologie nazie".
- Lune de miel écourtée? -
Seul un tiers des électeurs indépendants - c'est à dire affiliés ni avec les Républicains ni les Démocrates - soutiennent la politique de Donald Trump jusqu'à présent et la moitié s'y oppose, selon un sondage du Washington Post. Le reste est incertain.
Parmi l'ensemble de l'électorat, quelque 57% estiment que Trump a outrepassé son mandat depuis son arrivée au pouvoir. Au total, 43% sont favorables à l'action du président et 48% opposés.
- 'C'est sacrément marrant' -
Donald Trump "est conscient que le peuple américain nous a donné une opportunité pour sauver le pays et c'est exactement ce que nous allons faire", a lancé son vice-président JD Vance. "Et dieu merci, car c'est sacrément marrant depuis un mois".
F.Bauer--MP