

Ukraine: Poutine devra négocier "tôt ou tard", selon Londres
Le président russe Vladimir Poutine devra "tôt ou tard venir à la table" des négociations, a déclaré samedi le Premier ministre britannique Keir Starmer en ouvrant à Londres un sommet virtuel avec quelque 25 dirigeants alliés de l'Ukraine.
"Si Poutine veut vraiment la paix, c'est très simple: il doit cesser ses attaques barbares contre l'Ukraine et accepter un cessez-le-feu", a ajouté M. Starmer, au début de cette réunion virtuelle avec une coalition de pays "volontaires" pour aider au respect d'un éventuel cessez-le-feu avec Moscou, trois ans après le début de la guerre.
Alors que l'Ukraine a montré qu'elle était "pour la paix" en acceptant un cessez-le feu de 30 jours, "Poutine est celui qui essaie de retarder" les choses, a affirmé M. Starmer.
Plusieurs pays européens, l'Ukraine, l'Otan, la Commission européenne, le Canada ou encore l'Australie participent à cette réunion entamée vers 10H00 GMT pour préciser, selon Downing Street, les contours d'une coalition de pays volontaires prêts à "soutenir une paix juste et durable" en Ukraine.
La Russie, qui met des conditions à cette trêve poussée par les Américains, a annoncé samedi matin avoir repris deux nouveaux villages dans la région de Koursk où les troupes de Moscou ont réalisé d'importantes avancées au cours des derniers jours.
Moscou a également annoncé avoir intercepté 126 drones ukrainiens dans la nuit. Kiev a de son côté dit avoir abattu 130 de ces engins militaires lancés par la Russie sur tout le pays.
Les Etats-Unis réclament une trêve au plus vite et ont exercé une pression considérable sur le président ukrainien Volodymyr Zelensky, qui a accepté mardi une cessation des hostilités de 30 jours. Mais le président russe Vladimir Poutine a évoqué des "questions importantes" à régler avant tout cessez-le-feu.
"Le mépris total du Kremlin pour la proposition de cessez-le-feu du président Trump ne fait que démontrer que Poutine ne prend pas la paix au sérieux", avait fustigé Keir Starmer vendredi soir.
La réunion de samedi, à laquelle participent M. Zelensky, le chancelier allemand sortant Olaf Scholz ou encore le président turc Recep Tayyip Erdogan, doit permettre "d'approfondir la manière dont les pays prévoient" d'y contribuer.
Elle sera suivie par une "session de planification militaire la semaine prochaine".
- Paix "par la force" -
La participation de ces pays pourrait prendre la forme d'envoi de troupes - un engagement que Paris, Londres et Ankara se sont dit prêts à prendre -, mais aussi d'un soutien plus logistique.
"Nous ne pouvons pas simplement attendre (...) nous devons continuer à pousser et préparer une paix qui doit être juste et durable", a ajouté M. Starmer à l'adresse des participants au sommet virtuel.
Si Moscou, en revanche, refuse de signer cet accord américain, "nous devons alors faire tout notre possible pour accroître la pression économique sur la Russie afin de mettre un terme à cette guerre", avait-il prévenu vendredi.
La Russie a émis des revendications maximalistes pour une cessation des hostilités: reddition de facto de l'armée ukrainienne, cession par l'Ukraine de cinq régions annexées par la Russie, abandon des ambitions de Kiev de rejoindre l'Otan, démantèlement du pouvoir ukrainien en place.
"Il reste beaucoup de travail à faire, mais il y a des raisons d'afficher un optimisme prudent", avait déclaré le secrétaire d'Etat américain Marco Rubio vendredi après une réunion des chefs de diplomatie du G7 au Canada.
"Nous continuerons de travailler au renforcement du soutien à l'Ukraine et à une paix solide et durable", a pour sa part déclaré Emmanuel Macron avant la réunion de samedi, exhortant la Russie à "cesser" les "exactions" en Ukraine ainsi que "les déclarations dilatoires".
Le secrétaire général de l'Otan Mark Rutte, la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen et le président du Conseil européen Antonio Costa participent également au sommet virtuel.
Les Etats baltes - Lituanie, Lettonie et Estonie - ont également été conviés. La Première ministre italienne Giorgia Meloni s'y est aussi jointe.
K.Lang--MP