Münchener Post - Le PDG d'EDF Luc Rémont remercié par l'Elysée, le patron de Framatome proposé pour lui succéder

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Le PDG d'EDF Luc Rémont remercié par l'Elysée, le patron de Framatome
proposé pour lui succéder
Le PDG d'EDF Luc Rémont remercié par l'Elysée, le patron de Framatome proposé pour lui succéder / Photo: Ludovic MARIN - AFP/Archives

Le PDG d'EDF Luc Rémont remercié par l'Elysée, le patron de Framatome proposé pour lui succéder

Le patron d'EDF Luc Rémont, dont le mandat d'administrateur arrivait à l'échéance à l'été, ne devrait pas être reconduit à son poste, Emmanuel Macron prévoyant de le remplacer par le directeur général de Framatome Bernard Fontana, pour conduire le chantier pharaonique de la relance du nucléaire.

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"Le Président de la République envisage, sur proposition du Premier ministre, de nommer M. Bernard Fontana en qualité de président-directeur général d'Electricité de France", a indiqué la présidence dans un communiqué.

Cette nomination surprise pourrait intervenir sans attendre le terme du mandat d'administrateur de Luc Rémont. Elle doit encore être approuvée par les commissions intéressées à l'Assemblée et au Sénat.

Bernard Fontana, "c'est le patron de Framatome, c'est-à-dire ceux qui ont joué un rôle dans la filière nucléaire très important. C'est un industriel, c'est-à-dire qu'il a l'habitude de diriger des équipes, d'accélérer des chantiers, et donc le choix qui a été fait, c'est un choix pour projeter EDF vers l'avenir", a déclaré le Premier ministre François Bayrou, en marge de la visite d'une usine du groupe d'armement franco-allemand KNDS à Bourges.

Bernard Fontana dirige l'entreprise française Framatome, fournisseur d'équipements, de services et de combustible pour l'industrie nucléaire depuis septembre 2015.

Luc Rémont avait été nommé par l'Elysée en novembre 2022, pour redresser la production nucléaire du groupe, très lourdement endetté et confronté à une crise de la corrosion sans précédent, tout en conduisant la relance du programme de construction d'au moins six réacteurs nucléaires, annoncé par Emmanuel Macron en février 2022.

- "Maîtrise des coûts et du calendrier" -

Le non-renouvellement du mandat de Luc Rémont intervient quelques jours après un conseil de politique nucléaire (CPN), réuni lundi par le président. L'Etat avait alors sommé EDF "d’amplifier les actions de maîtrise des coûts et du calendrier" du programme nucléaire, un chantier pharaonique, sur des dizaines d'années, synonyme de gros investissements, selon un communiqué diffusé par l'Elysée suite à la rencontre.

A l'issue de ce CPN, l'Elysée a officialisé le décalage de la mise en service du premier des réacteurs EPR2 à 2038, au lieu de 2035, comme annoncé par Emmanuel Macron en 2022, même si l'horizon 2037 était déjà évoquée dans un audit gouvernemental.

L'objectif pour l'Etat est d'accélerer et d'éviter la répétition d'un scenario à la Flamanville, le chantier de l'EPR normand émaillé d'aléas techniques qui ont fait dérapé les coûts et le calendrier.

"Nous avons fait le point sur les enjeux industriels et nous avons eu l'occasion de pointer la nécessité d'une maîtrise des coûts, mais aussi d'une maîtrise organisationnelle des délais de la part d'EDF dans la mise en œuvre de ce programme", a souligné le ministre chargé de l'Industrie au Sénat mercredi, au sujet de ce conseil de politique nucléaire.

L'Elysée avait souligné lundi que l'Etat comptait "finaliser dans les prochaines semaines les discussions entre l’État et EDF" pour "initier rapidement les échanges avec la Commission européenne", dont le feu vert est indispensable pour lancer une "décision finale d’investissement d’EDF en 2026".

Dès son arrivée à la tête de l'électricien, Luc Rémont s'est employé avec force à défendre les intérêts de l'entreprise repassée à 100 % sous le giron de l'Etat, pour qu'elle redevienne rentable afin de dégager les ressources nécessaires à la relance du nucléaire.

En 2023 et 2024, le groupe public a redressé sa production nucléaire et hydraulique, tournant la page de l'annus horribilis 2022 marquée par des niveaux historiquement bas liés à des problèmes de corrosion dans des centrales nucléaires et à la sécheresse affectant des barrages.

Depuis plus d'un an, ses relations avec ses plus gros clients, les industriels français, se sont très fortement dégradées. Critiqué pour des prix de l'électricité jugés trop élevés, il s'est aussi attiré les foudres de l'Etat soucieux d'éviter une désindustrialisation.

D.Wolf--MP