

Ukraine: deux morts dans des frappes de drones sur Kharkiv, un hôpital militaire touché
Kiev a accusé la Russie de "crime de guerre" après une série de frappes aux drones qui ont fait au moins deux morts et touché un hôpital militaire dans la nuit à samedi à dimanche à Kharkiv, au moment où les tentatives d'arriver à une trêve patinent.
Au total, six frappes ont touché samedi soir deux quartiers de la ville frontalière du nord-est, la deuxième plus peuplée d'Ukraine avant l'invasion russe à grande échelle, a expliqué un porte-parole du parquet, Dmytro Tchoubenko, dans une vidéo postée sur Telegram.
Deux personnes sont mortes dans des résidences privées, a-t-il dit.
"Des immeubles résidentiels privés ont été détruits tandis que des immeubles de bureaux, un centre médical, des locaux commerciaux, des garages et des voitures ont été endommagés", a précisé le ministère des Situations d'urgences.
Selon le gouverneur régional Oleg Synegoubov, les deux victimes décédées sont un homme de 67 ans et une femme de 70 ans, tandis qu'une adolescente de 15 ans est grièvement blessée.
L'armée a indiqué de son côté qu'un hôpital militaire avait été touché et que "des victimes (étaient) à déplorer parmi les militaires qui étaient soignés", sans plus de précision sur le bilan.
Kiev ne révèle généralement pas d'informations sur ses pertes militaires.
L'armée ukrainienne a accusé la Russie d'avoir commis un "crime de guerre" et "violé les normes du droit humanitaire international".
- Avancée russe -
Trois ans après l'assaut déclenché par le Kremlin, qui a fait des dizaines de milliers de morts, le retour à la Maison Blanche de Donald Trump a rebattu les cartes du conflit, le président américain rompant l'isolement diplomatique imposé à Vladimir Poutine par les Occidentaux et adoptant une partie de la rhétorique russe.
Son administration fait pression pour une fin rapide de la guerre, en organisant des pourparlers indirects avec des responsables russes et ukrainiens qui n'ont cependant abouti à aucune percée concrète.
Les deux parties ont accepté le principe d'une trêve en mer Noire, mais Moscou a ensuite posé des conditions, notamment la levée de sanctions par les pays occidentaux, qui ne semblent pas pouvoir être acceptées à court terme.
"Depuis trop longtemps maintenant, la proposition américaine d'un cessez-le-feu inconditionnel est restée sur la table sans réponse adéquate de la Russie", a déclaré le président ukrainien Volodymyr Zelensky samedi soir.
"Un cessez-le-feu pourrait déjà être entré en vigueur s'il y avait une véritable pression sur la Russie", a-t-il ajouté, remerciant les pays "qui comprennent cela" et ont renforcé la pression des sanctions sur le Kremlin.
Sous pression américaine, Kiev avait accepté une cessation sans conditions des combats, pour 30 jours, rejetée depuis par Moscou.
La Russie a accepté uniquement un moratoire sur les sites énergétiques, bien plus limité mais Moscou et Kiev s'accusent mutuellement de le violer.
Mettant encore en doute le succès de toute négociation de paix, le président russe a évoqué jeudi comme préalable l'idée d'une "administration transitoire" pour l'Ukraine, sous l'égide de l'ONU, ce qui implique le départ de Volodymyr Zelensky.
Le président russe s'est par ailleurs félicité que les forces russes aient "l'initiative stratégique" sur le front face aux Ukrainiens.
L'armée russe a revendiqué samedi la capture de deux villages dans l'est et le sud de l'Ukraine, poursuivant ses avancées sur le front: Chtchebraki dans la région de Zaporijjia (sud) et Panteleïmonivka dans celle de Donetsk (est).
H.Erikson--MP