Coupe Davis: le doublé pour l'Italie, Sinner finit 2024 en apothéose
Une domination écrasante: emmenée par le N.1 mondial Jannik Sinner, l'Italie a décroché dimanche à Malaga sa 2e Coupe Davis d'affilée en battant les Pays-Bas, quatre jours après la victoire de la sélection féminine en BJK Cup.
Comme en demi-finale contre l'Australie, l'équipe d'Italie a remporté ses deux matches de simple pour vaincre les Néerlandais, tombeurs de l'Espagne de Carlos Alcaraz (3e) et Rafael Nadal en quarts et en quête d'un premier titre dans la compétition.
Matteo Berrettini (35e) a balayé Botic van de Zandschulp (80e) 6-4, 6-2 en un peu plus d'une heure et quart avant que Jannik Sinner n’écœure 7-6 (7/2), 6-2 Tallon Griekspoor (40e), vaillant mais impuissant face à l'ogre transalpin.
Les joueurs de Filippo Volandri sont ainsi devenus les premiers à conserver leur titre en Coupe Davis depuis la République tchèque, lauréate en 2012 et 2013.
L'Italie est la sixième nation à remporter deux Saladiers d'argent de suite après les Etats-Unis, la Suède, l'Allemagne, l'Espagne et la République tchèque.
La victoire est d'autant plus belle pour les désormais triples champions (1976, 2023, 2024) que les joueuses italiennes avaient déjà triomphé mercredi contre la Slovaquie en finale de la BJK Cup, la compétition par équipes nationales qui a succédé à la Fed Cup.
Seuls quatre pays avaient déjà accompli pareille performance: les Etats-Unis à 7 reprises (1963, 1969, 1978, 1979, 1981, 1982 et 1990, l'Australie en trois occasions (1964, 1965, 1973), la République tchèque en 2012 et la Russie en 2021.
"Deux fois champions, chez les filles puis chez les garçons. C'est incroyable!" s'est exclamé le capitaine italien Filippo Volandri peu après la victoire.
"On a montré qu'on n'avait pas eu que de la chance l'an dernier", se réjouissait Sinner avant même de disputer la finale.
- "Ne rien prendre pour acquis" -
Sur le plan individuel, la victoire transalpine conclut une saison presque parfaite pour Jannik Sinner, lauréat de l'Open d'Australie, de l'US Open et du Masters ATP de Turin, son premier trophée décroché à domicile.
"J'ai accompli de grandes choses cette année", mais "j'essaie de ne rien prendre pour acquis", a assuré le N.1 mondial samedi.
Au-dessus des boucles rousses du jeune champion de 23 ans plane en effet la menace d'une suspension d'un à deux ans, réclamée par l'Agence mondiale antidopage (AMA) après deux contrôles positifs de Sinner au clostébol (un anabolisant) en mars.
L'Italien plaide son innocence et estime avoir été contaminé accidentellement par son staff médical.
L'Agence internationale pour l'intégrité du tennis (Itia) n'a révélé ce contrôle qu'en août et après avoir clos la procédure visant le joueur, sanctionné d'un retrait des points et primes gagnés au Masters 1000 d'Indian Wells, où la substance a été détectée dans son organisme.
Une décision dont l'AMA a fait appel auprès du Tribunal arbitral du sport (TAS), qui devrait rendre sa décision dans les prochaines semaines.
L'affaire ne semble en tout état de cause pas avoir de prise sur les performances de Sinner, quasi inarrêtable depuis que ses contrôles positifs ont été révélés.
L'Italien n'a concédé qu'une défaite depuis le mois d'août, contre le N.3 mondial Carlos Alcaraz en finale de l'ATP 500 de Pékin.
Et il n'a plus perdu le moindre set depuis le 6 octobre, même si Tallon Griekspoor n'est pas passé loin dimanche d'arracher la première manche.
Les Néerlandais pourront se consoler de leur défaite avec la satisfaction d'avoir atteint la première finale de leur histoire, 23 ans après une demi-finale perdue contre la France qui était jusqu'alors leur meilleure performance.
"C'est la Coupe Davis, tout peut arriver", avait lancé le capitaine batave Paul Haarhuis avant la phase finale. Tout, sauf une défaite de Sinner.
S.Kraus--MP