Ligue 1: Rongier, à point nommé
Longtemps tenu à l'écart par une blessure à un genou, Valentin Rongier a été décisif lors de la victoire de l'OM à Lens le week-end dernier et pourrait devenir un atout important pour Roberto De Zerbi, toujours à la recherche du meilleur équilibre, à l'heure de recevoir Monaco dimanche.
C'est celui qui ne marque jamais qui a débloqué la situation. Alors que Marseille avait été secoué par Lens pendant toute la première période, Rongier, quatre buts en 175 matches depuis son arrivée à l'OM en 2019, a conclu avec sang-froid le premier mouvement réussi par les siens pour placer son équipe en tête et sur le chemin d'un précieux succès (3-1).
L'ancien Nantais a célébré ce but en se frappant le crâne du poing, visage déformé par une grimace rageuse, comme pour rappeler que si son corps l'avait trahi, le mental ne l'avait jamais quitté.
"Pendant ces mois de blessure et de convalescence, j'ai travaillé, j'ai fermé ma bouche et aujourd'hui ça paye, a-t-il ensuite lâché en zone mixte. Ces derniers mois ont été très compliqués pour moi, vous le savez bien. Mais je suis très content d'avoir démarré ce soir et j'espère maintenant enchaîner".
Alors que l'OM, 3e, s'apprête à recevoir Monaco (2e) dimanche et que De Zerbi n'a pas encore trouvé le moyen de tirer le meilleur de son effectif ni d'apprivoiser le Vélodrome, Rongier pourrait effectivement voir son temps de jeu grimper.
- "Mettre de l'ordre" -
"En fait vous voulez savoir si Rongier va jouer dimanche?", a souri De Zerbi samedi, en réponse à une question sur la reconduite de son milieu de terrain à trois contre Monaco.
"Il va jouer", a répondu l'Italien. "Je ne sais pas si on a trouvé la bonne configuration mais il a des caractéristiques différentes de nos autres milieux et c'est un joueur important. C'est un géomètre, il met de l'ordre sur le terrain", a-t-il ajouté.
"Mais il sortait de huit mois de blessure, donc il fallait un peu de temps. Mais j'avais adoré ce joueur quand j'ai affronté l'OM avec Brighton", a encore expliqué De Zerbi.
Cette semaine, De Zerbi a conduit ses hommes jusqu'à Mallemort, à une heure au nord de Marseille, pour un mini-stage de quatre jours, censé permettre de peaufiner les automatismes d'un effectif au vécu commun encore assez limité. Et il en a sans doute profité pour se pencher sur l'association entre Adrien Rabiot, Pierre-Emile Hojbjerg et Rongier.
Très expérimenté, travailleur et supérieurement armé tactiquement, ce trio a convaincu à Lens et devrait donc être reconduit face à Monaco, dont le milieu de terrain (Denis Zakaria, Lamine Camara, Aleksandr Golovine...) est un point fort.
Mais si Hojbjerg et Rabiot semblent incontournables, Rongier n'était sans doute pas le premier choix dans l'esprit de De Zerbi. Cela étant, Amine Harit et Valentin Carboni se sont blessés et Ismaël Koné a pour l'instant déçu.
Surtout, Rongier, joueur fiable, intelligent et polyvalent, a régulièrement réussi à convaincre des entraîneurs initialement pas particulièrement emballés par son profil (comme Jorge Sampaoli) d'en faire un titulaire.
- "Un possédé" -
Cette saison, pourtant, celui qui est toujours l'un des cadres et des vice-capitaines de l'OM, partait de très loin, après un dernier exercice presque blanc.
Touché au genou gauche début novembre 2023, l'ancien Nantais devait initialement être "out" pour trois mois seulement. Mais il n'a repris la compétition que mi-août, lors de la première journée de l'actuelle saison. Entretemps, de rechutes en nouveaux examens, son retour a sans cesse été repoussé.
"C'est un professionnel incroyable et il s'entraîne tous les jours comme un possédé. Il faudrait lui mettre des chaînes, il ne veut pas s'arrêter. Mais il faut respecter le timing. Mieux vaut perdre trois jours aujourd'hui que trois semaines plus tard", racontait en janvier Gennaro Gattuso, dont la prudence était donc prémonitoire.
Mais, aujourd'hui, le discret patron est de retour et c'est peut-être pour de bon. "+Val+ est un leader pour nous, il est très important pour l’équipe", a résumé le gardien Geronimo Rulli.
H.Erikson--MP