Münchener Post - Ligue 1: l'OM et l'arbitrage, la crise de nerfs permanente

München - 7°C

DANS LES NOUVELLES

Ligue 1: l'OM et l'arbitrage, la crise de nerfs permanente
Ligue 1: l'OM et l'arbitrage, la crise de nerfs permanente / Photo: ARNAUD FINISTRE - AFP/Archives

Ligue 1: l'OM et l'arbitrage, la crise de nerfs permanente

"Scandaleux", "honteux", "n'importe quoi": corrigé samedi à Auxerre (3-0) après un match totalement raté, l'OM a surtout piqué une nouvelle colère contre l'arbitrage, une attitude récurrente cette saison, le président Pablo Longoria allant jusqu'à parler de "corruption".

Taille du texte:

Après la partie, Longoria a déambulé de longues minutes dans les couloirs du stade Abbé-Deschamps, manifestement plus que furieux. "Dites-le bien que Pablo Longoria le dit: c'est de la vraie corruption !" a lâché le dirigeant espagnol.

Sans surprise, les propos du président marseillais n'ont pas plu au syndicat des arbitres (Safe), qui a évoqué des mots "inacceptables" et "diffamants" et a annoncé dès dimanche matin qu'il avait saisi le Comité national d'éthique.

Le président de la Fédération française (FFF) Philippe Diallo a également condamné "avec la plus grande fermeté" ces propos. "Remettre en question l'intégrité de nos arbitres est diffamatoire, inadmissible et condamnable", a-t-il ajouté.

Longoria, qui comme plusieurs autres dirigeants marseillais a déjà été sanctionné cette saison par la commission de discipline de la LFP, pourrait donc être de nouveau puni. Mais samedi soir, il n'a pas été le seul Marseillais à hausser le ton.

L'entraîneur Roberto De Zerbi et le conseiller sportif et institutionnel Fabrizio Ravanelli ont eux aussi dit tout le mal qu'ils pensaient de l'arbitrage de Jérémy Stinat, coupable selon eux de ne pas avoir sifflé un penalty en faveur de Quentin Merlin et d'avoir expulsé Derek Cornelius.

- Le précédent Benatia -

"Toute la France a vu, Stinat a fait n'importe quoi, c'est un arbitrage scandaleux, honteux", a ainsi pesté Ravanelli au micro de DAZN. "On n'accepte plus cette situation, on demande le respect et un arbitrage équitable".

"L'arbitre a conditionné le match. Le penalty est clair et évident, l'expulsion de Cornelius est scandaleuse", a de son côté jugé De Zerbi en conférence de presse, après avoir tout de même concédé que son équipe avait "mal joué" et qu'Auxerre avait gagné "de façon méritée".

"Je pense que l'arbitre n'était pas serein pour diriger ce match. Mais je ne crois pas à la mauvaise foi. Sinon, j'arrêterais le foot et j'irais promener le chien au parc les samedis et les dimanches. Mais sans doute que les polémiques des jours précédents l'ont conditionné. Il n'a pas eu la bonne communication avec les joueurs, il n'avait pas la condition physique, il était essoufflé...", a-t-il ajouté.

Avant la rencontre, l'OM avait en effet publiquement regretté la désignation de Jérémy Stinat. Car celui-ci était le quatrième arbitre du match de Coupe de France contre Lille qui a valu au directeur du football Medhi Benatia d'être suspendu trois mois.

Au lendemain du coup de chaud, l'OM ne revenait pas sur l'affaire par une prise de parole officielle. Mais une source au club estime que cet AJA-OM "a été la goutte d'eau": "On a eu objectivement beaucoup, beaucoup de situations en notre défaveur cette saison. On juge qu'on a été mal arbitrés et mal considérés".

La réaction de Longoria "est à interpréter dans ce contexte. Elle est forte, évidemment, mais elle est à la hauteur de l'injustice ressentie et de la grande frustration", se défend le club.

- "Rien laisser passer" -

C'est en fait depuis le début de saison que tout l'OM est en bataille incessante contre l'arbitrage. La séquence des quatre cartons rouges discutables reçus en début de saison (Cornelius contre Nice, Balerdi à Lyon, Harit face au Paris SG et Maupay contre Angers) n'a toujours pas été digérée.

Pendant ses premières années comme président, Longoria expliquait pourtant en privé ne pas être favorable à des prises de position virulentes sur l'arbitrage, estimant que c'était une attitude de "petit club".

Mais la ligne a changé et, désormais, l'OM "a décidé de ne rien laisser passer", comme l'expliquait à l'AFP il y a quelques semaines une source au sein de la direction du club.

L'effet ne semble pas très positif et l'OM dégage une impression de grande crispation, peu en rapport avec la solide deuxième place au classement. Samedi soir, d'ailleurs, les joueurs ne se sont pas cachés, même si eux aussi ont regretté les choix arbitraux.

"C'était insuffisant et on n'a pas été à notre niveau. Il faut travailler", a ainsi tranché, lucide, le capitaine du soir Pierre-Emile Hojbjerg.

Ch.Mayr--MP