Procès Maradona: deux avocats récusés, premiers témoins mardi prochain / Photo: LUIS ROBAYO - AFP
Procès Maradona: deux avocats récusés, premiers témoins mardi prochain
Le procès sur les circonstances de la mort de Diego Maradona en 2020 s'est poursuivi jeudi en Argentine, une brève deuxième audience sur des points de procédure qui a vu la récusation de deux avocats de la défense, avant le début mardi des premiers témoignages.
Les juges ont décidé d'écarter Rodolfo Baqué et Martin De Vargas, deux des trois avocats de l'infirmier Ricardo Almiron car ils doivent aussi assurer la défense d'une autre infirmière, Gisela Madrid, qui sera jugée à part des sept accusés, en juillet a priori.
Les avocats d'autres accusés avaient invoqué un potentiel conflit d'intérêt.
"Les juges ont décidé de m'exclure du procès parce qu’ils ne veulent pas que je dise que Maradona a été tué", a dénoncé Me Baqué à l'AFP, pointant, selon lui, la responsabilité du neurochirurgien Luciano Luque, de la psychiatre Agustina Cosachov et du psychologue Carlos Diaz dans la mort à 60 ans de la légende du football, d'une crise cardio-respiratoire, le 25 novembre 2020, sur un lit médicalisé d'une résidence de Tigre, au nord de Buenos Aires.
Il a annoncé faire appel de cette décision.
Sept praticiens - médecins, psychiatre, psychologue, infirmiers - sont jugés pour "homicide avec dol éventuel", caractérisé lorsqu'une personne commet une négligence tout en sachant qu'elle peut entraîner la mort.
Ils encourent de 8 à 25 ans de prison, dans un procès qui devrait durer jusqu'à la mi-juillet, au rythme de deux audiences par semaine, selon le tribunal, avec plusieurs dizaines de témoins attendus (dont le nombre n'a pas été précisé) entre experts, famille, proches, médecins de Maradona au fil des ans.
Mardi lors de la prochaine audience prévue à partir de 09H00 locales (12H00 GMT), sont attendus, a indiqué le ministère public, les premiers témoignages: ceux des trois policiers qui ont pénétré dans la chambre médicalisée peu après l'annonce de la mort de Maradona.
Les parties ont également discuté jeudi d'une éventuelle réduction du nombre de témoins, qui initialement devait avoisiner les 120.
A l'ouverture du procès mardi, le procureur Patricio Ferrari a dénoncé un "assassinat", une convalescence devenue "théâtre de l'horreur", brandissant face aux juges une photo de l'idole, mort sur son lit, le ventre atrocement gonflé.
"Regardez, ainsi est mort Maradona!", a-t-il lancé. "Qu'ils viennent dire qu'ils n'ont pas perçu ce qui arrivait à Diego! (...) Ils vous mentent s'ils disent qu'ils n'ont pas participé à un assassinat!", a-t-il tonné dans sa déclaration préliminaire, assurant que l'accusation démontrera que "personne n'a fait ce qu'il devait faire" au sein de l'équipe médicale.
A.Roth--MP
