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La chimie des fourmis pour mieux échapper aux tiques
La chimie des fourmis pour mieux échapper aux tiques / Photo: JEAN-CHRISTOPHE VERHAEGEN - AFP/Archives

La chimie des fourmis pour mieux échapper aux tiques

La tique, proie facile pour les fourmis, sait détecter leur proximité grâce à des signaux chimiques, selon une étude mercredi, qui suggère que ces mêmes signaux pourraient être utilisés chez l'humain comme répulsif de l'insecte, dont certaines espèces sont vecteurs de maladies comme celle de Lyme.

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Aux États-Unis, Ixodes scapularis, aussi appelée tique du cerf, utilise cet animal pour se nourrir de son sang. A défaut, elle se rabat sur l'humain de passage. Avec le risque de lui transmettre, parmi les agents pathogènes qu'elle transporte, celui de la maladie de Lyme, dont les symptômes vont de simples démangeaisons jusqu'à des troubles neurologiques.

En Europe, Ixodes ricinus, une cousine, joue le rôle de vecteur de ce pathogène.

Dans les deux cas, l'insecte privilégie un habitat de sous-bois ou de hautes feuilles qui le protège du soleil. Mais il le partage avec d'autres espèces, dont un de ses prédateurs, la fourmi.

Cette dernière utilise un arsenal de signaux chimiques pour coordonner la défense de son nid ou la collecte de nourriture. Des signaux que les araignées ou les abeilles savent reconnaitre pour mieux éviter une rencontre dangereuse. Mais les tiques?

On n'en savait rien jusqu'à l'étude menée par une équipe de chercheurs de l'Université canadienne Simon Fraser et publiée mercredi dans Royal Society Open Science

Ils ont supposé qu'une espèce de fourmi commune au Canada, Formica oreas, émettait une combinaison de son venin habituel, l'acide formique, et de phéromones marquant son territoire, en guise de signal d'alarme.

Et qu'une tique savait détecter ces signaux, très prégnants aux alentours d'un nid de fourmi, selon l'étude.

Les chercheurs ont testé leur hypothèse en plaçant des tiques dans un petit container muni de deux courts tunnels menant chacun vers un autre container, dont le sol constitué d'un filtre de papier était neutre d'un côté et imbibé de signaux chimiques de fourmis de l'autre.

Les tiques ont vivement réagi à la combinaison de venin et de phéromones, tout comme à leurs versions artificielles. En revanche l'effet de chacun des composants pris isolément n'a pas été probant.

Les chercheurs n'excluent pas que la tique détecte d'autres signaux émis par les fourmis, comme celui des glandes mandibulaires. Elles servent à d'autres espèces de fourmis pour alerter leurs congénères et on retrouve certains de leurs composés organiques dans les huiles essentielles utilisées comme répulsif contre les tiques.

Les scientifiques de Simon Fraser aimeraient donc tester une combinaison mêlant tous ces ingrédients comme répulsif utilisable par les humains contre les tiques.

L.Gschwend--MP